Plus jamais petite

Lucie raconte. Seule sur un banc. Face à la maison d’arrêt. Il lui faut rassembler son courage : mais s’agit-il seulement de courage dans ce qu’elle s’apprête à vivre ? Son père est en prison. Cette confrontation, elle l’a voulue mais elle la redoute immensément. Ce père condamné pour le mal qu’il lui a fait va -t-il être digne de sa souffrance à elle ? Est-ce que cela va la libérer, elle ? Car de lui, elle s’en fiche. Il le mérite. Elle fait donc les questions-réponses, imagine les scenarii, les attitudes, recule, avance. Elle est d’abord face à elle-même. Dans une construction implacable, Séverine Vidal excelle à faire entrer le lecteur dans ce labyrinthe d’émotions intenses et contradictoires d’une jeune fille qui a vécu le tabou extrême mais qui tient aussi à affronter son bourreau. Comme une ultime victoire sur son avenir. Pour se donner des ailes. "Plus jamais petite". Pas de descriptions crues dans ce roman mais un focus rarement aussi bien analysé sur les ravages de t...