Plus jamais petite

Lucie raconte. Seule sur un banc. Face à la maison d’arrêt. Il lui faut rassembler son courage : mais s’agit-il seulement de courage dans ce qu’elle s’apprête à vivre ?

Son père est en prison. Cette confrontation, elle l’a voulue mais elle la redoute immensément.

Ce père condamné pour le mal qu’il lui a fait va -t-il être digne de sa souffrance à elle ? Est-ce que cela va la libérer, elle ? Car de lui, elle s’en fiche. Il le mérite. Elle fait donc les questions-réponses, imagine les scenarii, les attitudes, recule, avance. Elle est d’abord face à elle-même.

Dans une construction implacable, Séverine Vidal excelle à faire entrer le lecteur dans ce labyrinthe d’émotions intenses et contradictoires d’une jeune fille qui a vécu le tabou extrême mais qui tient aussi à affronter son bourreau. Comme une ultime victoire sur son avenir. Pour se donner des ailes. "Plus jamais petite".

Pas de descriptions crues dans ce roman mais un focus rarement aussi bien analysé sur les ravages de telles agressions. Le lecteur est en apnée.

Ce qui est très bien vu aussi, c’est que certes, son père a été condamné (et c’est un sacré pas !) mais la condamnation laisse aussi les victimes seules face à ce qu’elles ont vécu. Ce qui rend la détermination de Lucie si bouleversante et au-delà du courage.


Un roman d’une rare justesse disponible en trois versions : papier, numérique ou audio. C’est la collection Court toujours des Éditions Nathan
A partir de 15 ans

Plus jamais petite
Séverine Vidal
Editions Nathan
Court toujours

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