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Affichage des articles du septembre, 2021

Parallèle : Un simple soupçon / Eden fille de personne

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Retour de la chronique Parallèle mais cette fois, non pas entre un roman adulte et un roman ado, mais entre deux romans ados. En effet, tous deux abordent des thématiques sociales contemporaines assez mal connues : le premier,  le placement d'enfants en famille d'accueil du fait de leur surpoids et le second, le marché de la réadoption aux Etats-Unis. Dans l'un et l'autre, ça fait froid dans le dos... Dans un Simple soupçon , Sandrine Beau fait vivre au lecteur la spirale dans laquelle tombe la famille de Jacob. Convoquée par la SCAS (Section du Centre d'Action Sanitaire), elle ne comprend pas. Pas d'excès à la maison mais un suivi médical déjà mis en place car plusieurs enfants sont en surpoids alors qu'une autre a du mal à grossir. La famille va être mise à l'écart de la société, dans une maison spécialement élaborée, leur permettant de reprendre en main la santé de leurs quatre enfants : programme de sport, courses déjà faites, placards qui s'ou

La-gueule-du-loup

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Je ne savais pas à quoi m'attendre en entamant la lecture de ce roman d' Eric Pessan : un thriller ? Une enquête ? Des revenants ? Très vite, l'atmosphère qui s'en dégage m'a un peu angoissée. Comment une maison peut-elle sembler aussi hostile ? Et surtout pourquoi ? Est-ce uniquement l'influence du nom du lieu ? Ou les circonstances qui amplifient tout ? Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'auteur sème le trouble dans l'esprit du lecteur, le perd, et ... Car ce roman est bluffant : sous ses airs d'histoire de forêt sombre, de bruits bizarres, de mystères enfouis,  le sujet est en effet tout autre. Jo, son frère et sa mère s'exilent dans la maison des grands-parents maternels, décédés un an auparavant, sur fond d'héritage mal négocié entre frère et sœur. Début du confinement de mi-mars 2020. Un papa infirmier aux urgences et une peur légitime de transmettre ce virus encore bien inconnu. La route (longue), l'installation (ére

Dans mon nid !

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La lecture du dernier album d' Emile Jadoul est pleine de joie de vivre et de douceur : y  pas à dire ! Il sait vraiment y faire avec le tout-petit ! Dans cette histoire, un petit lapin, en s'étirant, tombe de sa branche au petit matin dans un ...nid occupé par un oiseau, évidemment ! Mais un oiseau un brin possessif et plein d'envies.  Néanmoins, il accepte de partager son cocon douillet contre une partie de foot, de musique,....pas moyen de faire la sieste pour le petit lapin dans ce nid douillet ! L'aventure ne s'arrête pas là puisque ce nid se met à bouger. Je ne dévoilerais pas la fin mais elle est est vraiment épatante ! Les petits lecteurs vont l'adorer et les grands vont adorer la leur faire découvrir. Il y a l'enfance dans cet album : avec ses jeux, ses petits compromis, le partage aussi pas toujours facile à accepter. Et puis cette douceur infinie... Le jeu sur la page fonctionne à plein, les onomatopées aussi, la vivacité des dialogues, les couleu

J'aurais voulu

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Après C'est mon arbre (sur la possession) et Un peu beaucoup (sur l'accumulation), Olivier Tallec étoffe sa série avec ce troisième opus pour notre plus grand plaisir : J'aurais voulu (sur la recherche d'identité). Et franchement quelle tranche de rigolade ! J'ai a-do-ré ! On retrouve cet écureuil toujours en mouvement qui cette fois voudrait être quelqu'un d'autre. Parce que : être un écureuil, c'est vraiment pas le pied ! Il endosse alors tour à tour les attributs des animaux qu'il rencontre dans la forêt avec cette auto-justification qui frise la mauvaise foi et la naïveté cumulées. Ce comique de répétition fait notre bonheur parce qu' on s'y voit en tant qu'humain ! Qui n'a jamais voulu être quelqu'un d'autre ? Avoir la belle couleur de cheveux de son voisin, la prestance de l'autre, et que sais-je encore ? Sauf que souvent la réalité de l'autre est toute autre justement... Les grands yeux de cet écureuil le rende

La vie en rose de Wil

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Lire un roman de Susin Nielsen , c'est toujours se plonger dans une réalité sociale douloureuse vue à travers le regard d'un.e adolescente mais en même temps y trouver une forme d'empathie rare. La vie en rose de Wil n'y échappe pas mais comme toujours, j'ai eu une sorte de pincement au cœur en découvrant cette histoire, teintée d'une sorte de tristesse difficile à évacuer car malgré le positif qui en émane, un fort sentiment de solitude persiste. Wil, 14 ans, est un garçon extrêmement attachant mais si réservé que personne ne le connait vraiment sauf ses deux mamans, Sal, son voisin âgé de 80 ans et Alex, son meilleur ami. Au lycée, il est martyrisé par Tyler et sa bande. Alors quand un séjour linguistique est organisé avec la France, c'est un autre Wil qui va naître, au contact de Charlie, non pas un garçon comme le prénom pourrait l'indiquer, mais le diminutif de Charlotte, une jeune fille parisienne irrésistible d'originalité et dont il va tomber

Je serai vivante

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Lu en juin à sa sortie, j'ai retardé l'écriture de cette chronique. Car ce roman est une déflagration. Il faut à nouveau se rassembler pour y mettre ses mots. C’est aussi un monologue et un dialogue de sourds. Sur une réalité sordide. La jeune fille de ce roman a subi un viol. Elle pensait avoir rendez-vous avec ce garçon qui lui plaisait. A sa surprise, il l’avait invitée. Mais cela s’est terminé au pied du cerisier sous un ciel d'avril dans une violence inouïe et sans cri. Quelque temps plus tard, une autre réalité pas moins sordide : en allant au commissariat porter plainte, elle ne trouve que mépris, préjugés et une autre forme de viol(ence) en face d’elle. Ce qui la déstabilise, la fait bafouiller, lui fait perdre pied, la dédouble une fois encore en revisitant ses flashs. Car les questions de l'officier en face d'elle sont si orientées, si dénuées de toute empathie, si narquoises, si terrifiantes elles aussi. Le lecteur suit donc impuissant à la fois le récit

Même pas en rêve !

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Pour Pascaline, la petite chauve-souris de cette histoire, il est l'heure de se confronter pour la première fois à l'école....mais ça, elle ne l'envisage pas du tout au contraire de la cohorte d’animaux qui y file bien sagement. Le pouvoir de persuasion de ses parents trouve vite ses limites. Pascaline se fâche et lance ce cri tonitruant : " MÊME PAS EN RÊVE ! ", si tonitruant que ses parents, étant sous sa trajectoire, en rapetissent ! C'est le déclencheur : ni une ni deux, elle prend ses parents minuscules sous ses deux ailes et en route pour l'école ! Suivent des scènes de découvertes des moments de l'école : le chant, l'heure de vol (!), la cantine, la sieste, l'heure des parents....sans parents pour Pascaline, évidemment ! Cette journée fût si réussie que ses parents expriment le souhait d'y retourner le lendemain et devinez quoi ? "Même pas en rêve ! "(mais moins tonitruant) leur dit leur fille car c'est décidé, elle y r

Merveilleux

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En cette rentrée scolaire, pas de chronique d'un livre sur le sujet ici mais plutôt un bien joli album sur l'estime de soi, et ce, dès le plus jeune âge. Cela fait longtemps que je suis le travail de Gay Wegerif car j'aime son approche minimaliste mais si parlante. Je lis très souvent ses albums aux tout-petits et celui-ci n'a pas fait exception. Il a remporté un vif succès auprès des enfants mais aussi des adultes présents. Et ça, c'est le signe qu'il sait s'adresser à tous ! Dans " m e r v e i l l e u x ", il s'agit de formes peintes d'un coup de pinceau sur la page mais elles prennent vie sur la page suivante de façon très figurative : un cheval, un poisson, un lapin, un oiseau, un papillon, autant d'individualités qui prennent corps dans des tons très colorés et un enthousiasme communicatif au son du mot merveilleux. Car tous le sont !  C'est un album qui reconnait chacun dans sa singularité mais aussi au sein du groupe. Plein d