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Affichage des articles du novembre, 2015

Petites lectures

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Des premières lectures, j'en lis un certain nombre, c'est rapide et pour bien conseiller mes p'tits lecteurs, c'est nécessaire. Et je me dis que je n'en chronique pas assez...Alors de temps en temps, un petit arrêt sur cette production souvent de qualité s'impose. En voici trois récentes : J'ai peur de savoir lire d'Olivier de Solminihac et Juliette Baily,  Ecole des loisirs, collection Mouche Celle-ci, je la porte haut dans mon cœur tant elle rejoint ce que j'essaie de faire comprendre à de nombreux parents : ce n'est pas parce qu'on entre en CE2 que lire tout seul arrive...tout seul !  Certains enfants ont besoin d'accompagnement dans cet exercice très complexe. C'est ce qui arrive à Stéphane : il est impressionné par les performances scolaires de certains de ses camarades alors que lui, ben, déjà, lire, ça lui demande un gros, gros effort. Heureusement que sa maman lui ouvre les délices d'avaler les

Le dernier arbre

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La COP21, la conférence sur le climat, c'est aujourd'hui et demain. Voici un album qui pourrait bien préfigurer le monde de demain si on ne fait rien. Une couverture toute grise, un monde vraiment pas folichon à l'intérieur. Des enfants nostalgiques du monde d'avant où il y avait de l'herbe. On pouvait même se rouler dedans.  Maintenant, les brins d'herbe, on les compte sur les doigts de la main et il faut bien les chercher pour en trouver encore. Seuls les livres sur la nature peuvent offrir au regard un peu de ce rêve vert. Un jour, les deux amis de l'histoire trouvent le dernier arbre. Ils en sont convaincus. Et le lecteur n'en doute pas non plus. Opération sauvetage ni une , ni deux ! Il en va de l'avenir de la planète. Un album qui rend triste, mais si triste devant l'ampleur du phénomène : parce que là, on le voit notre non-respect de la nature. Dans un album pour enfants. Et en tant qu'adulte, ça fait mal.

Rêve et réalité

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Deux albums à l'approche très séduisante et  au travail éditorial très soigné. Hymne à l'imaginaire. Ugo a pourtant sa tête vissée sur son corps mais il rêve les yeux ouverts, en permanence. Du lever et à tous les moments de la journée, Ugo s'évade de la réalité et enjolive le quotidien, malgré les rappels à l'ordre des adultes vivant à ses côtés. Le lecteur passe la semaine dans ses rêves en sa compagnie et ma foi, il y resterait bien aussi ! Une fin en forme de pirouette qui montre une image des adultes en train de rêver eux aussi le dimanche autour d'un heureux événement qui se prépare. Comme quoi... Cet album est foisonnant dans les illustrations de Nathalie Paulhiac : des pleine pages de rêves à portée de main, ce que c'est envoûtant ! Le texte de Pierre Coran n'est pas en reste : le vocabulaire utilisé pour désigner Ugo le petit rêveur au pays des songes, ainsi que le lexique du fabuleux renforcent cet effet de dépaysement total. Car

Le monde est derrière toi

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A croire que je le fais exprès. Dernièrement, je croise sur ma propre route de lecture des romans qui ont un point commun : un road-trip entre des personnages pas vraiment destinés à se rencontrer. Tous à leur façon m'ont émue, touchée, et en quelque sorte, permettent de ne pas trop désespérer du genre humain. Et voici le dernier en date : Le monde est derrière toi. Rien ne prédestinait à ce que ces deux-là se rencontrent : Eppo, 17 ans, fait de l'auto-stop des Pays-Bas vers la France. Tabby, jeune femme volubile, le prend à bord de sa voiture. Elle, elle parle tout le temps. Lui, il se tait toujours.  Tous deux ont leur jardin secret. Ils fuient chacun quelque chose. Au fil de la route, ils vont se dévoiler et apprendre à se connaitre. Ils vont aussi s'aider dans leur fuite où chacun a ses raisons, les bonnes ou les mauvaises. J'ai beaucoup aimé leur relation. Quelques années les séparent seulement mais ils ont connu chacun déjà leurs propres blessur

Challenge Incos catégorie maternelle

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Je me suis inscrite en juin 2015 (déjà !) au Challenge Prix des Incos de ma copinaute Bouma dans la catégorie maternelle avec 5 livres à lire et à chroniquer.  Je sais que j'ai encore le temps (mai 2016) mais les albums traînent chez moi depuis un bout de temps, la fin d'année arrive et avant de les mettre sur ma liste de bonnes résolutions de début d'année, je m'en occupe dès à présent en lot ! Et ma foi, avec beaucoup de plaisir à me replonger dans ces histoires. Chut ! On a un plan de Chris Haughton, Thierry Magnier Chris Haughton, un univers décalé, très séduisant et terriblement efficace : un univers bleu cette fois, quelques touches de couleurs vives, une unité graphique respectée dans le choix du départ et ô combien reconnaissable. Toujours ces personnages aux grands yeux incrédules au charme irrésistible.  Quatre chasseurs dans les bois avec leur filet. Mais que font-ils ? Chut ! Ils ont un plan...pas facile d'attraper cet oiseau : à

Le loup c'est moi !

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Décidément, jouer au loup, ça ne porte jamais chance, mais alors jamais ! Un petit garçon décrète qu'" Aujourd'hui, le loup, c'est moi ! ". Qu'à cela ne tienne, il se pare d'une sorte de masque-chaussure sortie d'où on ne sait où (j'adore l'idée !) En tous cas, il a l'air terrifiant. avec ses crocs pointus et ses oreilles pointues. Et ça ne loupe pas ! Il s'en va faire peur à sa petite sœur (évidemment !), au chat (ben voyons ! s'en prendre à la p'tite bête de la maison), à papa et à maman (pour une fois !)...Car c'est bien connu, tout le monde a peur du loup...sauf peut-être le l--p !  Je n'en dirais pas plus sur la chute irrésistible de cet album qu'on ne peut s'empêcher de lire à haute voix pour lui donner encore plus d'effet ! J'aime bien le couple auteur-illustrateur Ingrid Chabbert et Raul Guridi . Il fonctionne bien !  Une approche toute simple, très efficace, avec ce

La Belle Rouge

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Non il ne s'agit pas d'une belle pomme aux rondeurs appétissantes et à la couleur chatoyante... Mais d'un camion, un poids lourd, fringant, brillant, ronronnant. Sa propriétaire n'est vraiment pas n'importe qui : Marje, la cinquantaine bien tassée, a réussi au fil des années à faire son trou dans le monde très macho des camionneurs. La Belle Rouge, comme elle l'appelle tendrement, c'est toute sa vie, son univers, là où elle se sent désormais à sa place. Comme une revanche sur la vie ?  Alors quand kader, un jeune ado fugueur pénètre dans son antre sans y avoir été invité, elle voit rouge la Marje ! Car kader, jeune homme en dérive, avec une grande béance dans son cœur, s'est enfui du centre d'éducation renforcée. Il n'en peut plus kader des injonctions des adultes. Il a besoin d'air. Et la seule chose qu'il trouve à faire, c'est de s'enfermer dans cette cabine pour souffler un peu. Une rencontre électriqu

Kalil

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Un Michaël Escoffier , ça ne se refuse jamais surtout quand il est l'auteur et l'illustrateur à la fois. Un premier album en solo. On est davantage habitué à le lire dans un registre plein d'humour et souvent rempli d'implicite. Ici il emprunte le registre du conte et de la lampe merveilleuse avec son génie pour illustrer une fable philosophique à la leçon finale qui tombe comme un couperet. Kalil n'a plus rien à perdre : pauvre, borgne, affamé, il trouve refuge dans une église et délivre le génie de la lampe. Comme dans le conte, le génie lui demande son vœu. Kalil lui en fait part. Il devient alors poisson. Avec les risques que cela comporte. A la première lecture, la fin vous suffoque un peu. On ne s'y attend pas comme ça, là tout de suite même si elle est pleine de vérité sur le miroir aux alouettes des enchanteurs, avec ce mélange culturel en arrière-plan. Outre l'histoire, je dirais que la performance de cet album se situe dans son

Ecrivains, qui êtes-vous ?

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Après Poètes, qui êtes-vous ? et Peintres, qui êtes-vous ? C'est au tour des écrivains de se dévoiler.  Ou plutôt 18 écrivains et pas des moindres : Flaubert, Kerouac, Stendhal, Camus,...et bien d'autres. Ils nous parlent d'eux, de leur cheminement vers l'écriture, puisé dans leur vie, et qui constituent autant de clés pour comprendre leurs livres.  On y retrouve leurs excès, leurs engagements, leurs fantasmes, souvent à vif que l'écriture a plus ou moins avec bonheur réussi à exorciser. Et toujours dans le principe de cette collection : page de gauche l'écrit et page de droite le grand portrait pictural avec des éléments biographiques et bibliographiques essentiels comme autant de repères à une bonne culture générale. Une très belle mise en page, un format idéal pour la mise valeur : un beau voyage littéraire à travers les siècles et le contexte de la vie des ces grands hommes de littérature qui ont marqué l'histoire. A paraître da

La folle rencontre de Flora et Max

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Ils ne s'étaient jamais parlé au lycée. C'est Max qui écrit le premier. Sans vraiment savoir s'il aura une réponse. Il écrit à Flora qui est en prison. Comme ça. Pour lui dire qu'il a su qu'elle est là pour six mois. Mais sans vraiment savoir pourquoi. Flora lui répond. Lui avoue peu à peu le pourquoi mais sans vraiment pouvoir être capable de comprendre son acte. Cette violence en elle. Une réponse à une autre violence. Peu à peu, une rencontre épistolaire va se mettre en place entre ces deux-là. Faite de confidences progressives. Mais surtout pleine de respect et de bienveillance mutuelle. Max lui a "choisi" d'être enfermé. Chez lui.  Il a la phobie de l'extérieur. Il n'y peut rien. Il s'en accommode. Enfermés tous deux pour différentes raisons, il n'en reste pas moins qu'ils s'accordent, s'épaulent, se font confiance. Et c'est beau. Ils s'apaisent mutuellement et ont l'ambition

Prosper-Bobik

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Et voici le dernier album de Maurice Sendak publié cette année ! Un évènement ! C'est l'histoire de Propser Bobik, un cochon à qui l'anniversaire n'a jamais été fêté. Pendant huit longues années. Ce 10 juin, le jour de ses 9 ans, il décide qu'il en sera cette fois autrement ! Il organise donc une fête à l'insu de sa tante adoptive (ses parents cochons ont déjà fini en pâté) et invite un tas d'amis qui se déguisent et font un tas de bêtises... A son retour, comment va réagir sa tante devant un tel désastre ? Bon. Comment dire ? Maurice Sendak est un monument. Peut-on "écorner"  un peu un monument ? Y a pas à tortiller, il est resté fidèle à son univers un brin déjanté et à son humour noir. Mais là, je ne suis pas très fan. J'ai beau relire et relire, cette histoire ne m'accroche pas. Plus dans les illustrations que dans le texte, je dois dire. Et le pire, c'est que j'ai bien du mal à défendre mon impressi

Deux albums qui se jouent du livre...

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Quand deux albums s'amusent à utiliser le livre comme support ludique et philosophique à la narration de leur histoire respective... Dans L es amoureux du livre , il y a deux amoureux, CQFD : lui sur la page de gauche et elle sur la page de droite. Mais il y a aussi un problème : la reliure les empêche de se rencontrer, comme une frontière infranchissable ! Qu'à cela ne tienne, ils vivent leur vie chacun de leur côté avec dynamisme et bonne humeur. Mais à un moment donné, on a quand même envie de s'enlacer et de s'embrasser. Et si le lecteur les aidait en lisant le livre ? Plein de petits détails à apprécier, de l'humour  et de l'amour à la pelle, et un grand éclat de rire à la fin, c'est ce qu'il vous attend à coup sûr en ouvrant et ...en fermant cet album ! Sophie l'a aussi beaucoup apprécié. Dans Halte, on ne passe pas ! C'est un soldat campé à la frontière, symbolisée par la reliure du livre, et qui, sur ordre du Gé

L'accélérateur d'amour

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Clément est en classe de CM2 et il est amoureux. Ça lui est tombé dessus comme ça depuis le jour où la nouvelle est entrée dans la classe. Elle s'appelle Kenza. Mais comment faire pour qu'elle le remarque, lui ? Clément vit dans une famille recomposée où ça se passe plutôt bien. Son père d'écrivain est toujours autant dans la lune, Sandrine, sa nouvelle compagne vient de s'installer dans la maison avec sa fille Solenn, du même âge que Clément. Solenn va tout faire pour l'aider à établir le contact avec la "femme de sa vie". Elle va jouer à la cartomancienne, à la presque sorcière avec ses philtres d'amour, avec l'aide du chat, ... Et ça va marcher !  Sauf que Clément, lui, il n'y voit que du feu jusqu'à ce que ses sentiments évoluent, se brouillent et finissent par lui sauter aux yeux. Ah l'amour ! Même à 10 ans, c'est du sérieux : ça vous échauffe, ça vous bouscule, ça va trop vite ou pas assez. Voici u