MéLI-MéLO de LIVRES

  Pour ce dernier Méli-Noël, voici un album à couper le souffle tant les illustrations de Laurent Gapaillard constituent des tableaux à elles seules, dans lesquelles le regard ne sait plus où donner de la vue. L'histoire de Bertand Santini prend des allures de parabole : la nuit du Nouvel An le Roi de cet immense Royaume offre une fête en son château. S'y précipite alors une multitude de nobles, tous venus avec des présents somptueux. C'est à qui rivalisera avec le plus de splendeur. A minuit arrive un jeune mathématicien de la Cour du nom de Johann Kepler. Raillé par les courtisans, le Roi lui offre l'hospitalité et accueille avec surprise son présent : au creux de sa main, un flocon de neige scintille... Un album qui invite à l'humilité à travers le caractère éphémère de la vie, symbolisé par ce flocon qui fond et se transforme en eau. Sa petitesse et fragilité ne l'empêchent pas d'être un univers multiple à lui seul. Il suffit de regarder à travers les

Pour ce Méli-Noël, je ne pouvais pas passer à côté de cet album sur la mythologie grecque, genre qui revient vraiment dans l'intérêt du jeune public. Après Contes au Carré , Loïc Gaume nous offre donc les mythes : qui ne s'est jamais perdu dans les noms, les filiations, les querelles entre Dieux et Déesses, leurs aventures, métamorphoses et défis ? Sur le même principe des 4 cases, des pictogrammes et des quelques lignes , il réussit un fois de plus la prouesse de nous faire revenir en mémoire ces mythes mais aussi d'en découvrir d'autres.  37 mythes dont la quintessence nous est révélée en toute clarté. J'aime beaucoup cette approche qui permet aussi de jouer : on peut soit partir que du texte ou de l'image et deviner. Une approche ludique, originale, moderne, très bien valorisée dans cet écrin toilé de vert.   Un livre unique à offrir pour tous les passionnés de mythologie grecque !  Mythes au carré Loïc Gaume Thierry Magnier

  Voici un album singulier et remarquable de Jimmy Liao qui fait référence au tableau de Van Gogh du même nom. Je me suis dit à la première lecture qu'il aurait pu très bien être sans texte tant la portée des illustrations vous submerge d'émotions, avec tous les messages qu'elles véhiculent en implicite.   C'est l'histoire d'une petite fille seule, dont les parents n'ont manifestement pas le temps de s'occuper. Elle souffre aussi de la disparition de son grand-père. Différente, les autres la brutalisent à l'école. Son refuge, c'est son imaginaire déployé dans ces fresques lumineuses mais poignantes. Un jour, un jeune garçon solitaire lui aussi arrive à l'école. Son père pêcheur le laisse livré à lui-même. Ces deux-là n'ont pas besoin de mots pour se comprendre. Ils décident de partir pour fuir la ville et sa violence et ils se réfugient dans la maison du grand-père, havre de paix. Ce voyage est extraordinaire : ils vont pouvoir s'ado

  Voici une déclaration d'amour d'un père à sa fille et s'agissant d' Oliver Jeffers , on peut s'attendre à du beau et c'est le cas ! Il part de leurs mains respectives et d'une boîte à outils car à deux, c'est toujours mieux. L'emploi du "nous"  et de l'impératif donne un caractère dynamique et coopératif mais il y a bien plus dans cet album : il y a la promesse de l'avenir, l'enseignement de la tolérance, la notion du temps qu'il faut savoir prendre, la constitution de souvenirs où piocher, les coups durs à affronter mais surtout un amour infini pour toujours entre un père et sa fille. Les coloris des illustrations, leur profondeur, donnent à cet album une dimension poétique indéniable.  Tout est replacé dans la nature, toujours, pour transmettre le respect entre l'humain et la nature et que nous faisons partie d'un tout qui nous dépasse. J'ai vraiment beaucoup aimé cet aspect. C'est simple, juste et beau.

Voici une partie de cache-cache écrite à quatre mains qui m'a absolument bluffée par le mouvement si bien rendu à travers les pages d'un....livre !   C'est stupéfiant de réalisme d'occuper la page de la sorte car le lecteur joue lui aussi avec les deux personnages : la suite des vignettes, en plus ou moins grand format, donne l'illusion qu'on avance dans la page et comme dans un vraie partie de cache-cache, que va-t-on découvrir page suivante ?   Mais ce n'est pas tout : Lolita Séchan et Camille Jourdy vont encore plus loin. Il y a le comptage en haut à droite avec ces deux traits parallèles comme pour signifier la durée du temps (et ça compte dans une partie de cache-cache) mais elles ont réussi en plus à faire voir au lecteur ce que le "chercheur" et le "cherché" ont traversé : il y a alors une multitude de détails qui montre qu'il s'agit bien du même chemin mais avec des petites différences à déceler. Du coup, on relit plusieur

Je ne pouvais pas passer à côté de ce magnifique imagier-abécédaire qui vient de recevoir la Pépite d'or au SLPJ de Montreuil !  Une fois encore, n'ayons pas peur des mots, quel regard d'artiste dans cet album grand format de Bernadette Gervais , dont je suis le travail depuis longtemps. Un album qui allie donc imagier et abécédaire mais qui a aussi la particularité de mettre en lien animal et végétal sur chaque double page. Pas moins de 116 entrées, certaines communes mais d'autres inattendues, avec un souci des coloris, de la netteté des tracés, des associations sonores,  qui font son caractère absolument remarquable. Pour chaque lettre, pas de contrainte il semblerait puisque certaines ont 7 entrées, d'autres 6, ou 5 ou 3 ou 2. Une rupture qui apporte son lot de surprises et de doubles pages encore plus vertigineuses quand elles sont à 3 ou 2 entrées mais c'est le foisonnement qui s'impose quand il y en 7 et une envie de s'attarder pour tout bien inté

  Martin Jarrie offre un imagier du VIVANT époustouflant de beauté dans un grand format idéal pour le valoriser. Pas moins de 50 gravures sont présentées dans cet imagier : fleurs, légumes, animaux à plumes ou à poils, poissons, ....s'y côtoient dans des associations qui n'en sont pas toujours, mais le lecteur se laisse porter par cette beauté de la nature, sublimée par le trait, les coloris, les textures. On se prendrait à vouloir caresser tel animal ou à croquer dans cette pastèque  ou à recueillir le jus de ce citron entre ses lèvres  ou de la poire entre ses doigts. Un imagier livre d'art dont on pourrait isoler chaque page pour en faire un tableau et les accrocher dans sa maison. La quatrième de couverture témoigne de son origine puisée dans l'enfance à la campagne de Martin Jarrie et combien on sent cet amour du beau dans ces peintures, qui ravivent des sensations en lien avec la nature.   Je me le suis offert pour l'exposer dans ma cuisine, et le feuilleter à

  Voici un imagier à la richesse graphique joyeuse qui en met plein les yeux ! Je suis le travail de Ingela P. Arrhenius depuis longtemps et j'aime toujours autant ses propositions à la fois modernes et intemporelles ! De quoi réunir les générations... Il s'agit ici d'un imagier qui aborde les chiffres, les couleurs, les contraires, les formes, le corps pour représenter le petit lecteur. Les imagiers ont toujours le vent en poupe !  Ils permettent à l'enfant d’observer le monde qui l'entoure, d'acquérir du vocabulaire tout en s'amusant ! C'est largement le cas ici puisque, outre les couleurs toniques, l'album est conçu avec un pop-up au centre de chaque page et des flaps à ouvrir pour découvrir des notions cachées.  Il est donc beaucoup plus riche que ce qu'il laisse entrevoir à première vue. Très bien conçu, avec un aspect visuel enchanteur, voici un cadeau idéal à glisser sous le sapin pour les petites mains avides de découvertes mais aussi pou