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Affichage des articles du septembre, 2020

Un peu beaucoup

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Après C'est MON arbre , Olivier Tallec récidive et je me demande si je ne préfère pas ce "Un peu beaucoup " ! Un titre drôlement bien trouvé !   Il a des airs du Scrat de l'Age de glace cet écureuil !   C'est fragile un arbre, il faut en prendre soin. Ce refrain contraste avec le comportement de cet écureuil, qui veut amasser à tout prix, en dépouillant l'arbre de  tous ses atours. Se donnant bonne conscience,  puisque l'abondance semble toujours là et qu'il peut toujours ponctionner à loisir sans se préoccuper de l'aspect de cet arbre qui n'en devient plus un. Les expressions et les postures de cet écureuil sont irrésistibles et ajoutent au comique de situation. Il y a des airs évidents avec la société de consommation actuelle : une surenchère perpétuelle, une insatisfaction chronique, un égoïsme phénoménal, un affairisme avide, une spirale sans fin... Et là appliqué à la nature, je trouve que l'impact est encore plus grand vu ce qui se p

Belladonna

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  Il sort aujourd'hui ce premier roman de la toute nouvelle maison d'édition de Jennifer Dalrymple : Sylva Gaia collection. Premier roman mais surtout le premier titre de la série Le Hibou des Abruzzes. Bien que destiné aux adultes, je me suis dit en le lisant qu'il pourrait très bien convenir aux ados. Le lecteur est emmené en Italie, que l'autrice connait bien pour y avoir vécu un certain temps : mélange d'enquête, de sorcellerie traditionnelle,  de comédie, on y croise un vieux sorcier Il Guffo, le Hibou, dont la médecine traditionnelle n'a pas de secret. C'est son neveu Lucignolo qui vient lui rendre visite et il ne s'attendait pas du tout à devoir démêler les fils d'un crime dont son oncle est accusé à tort, il en est convaincu. Entre querelles, superstitions, jalousies, secrets enfouis, et truies à adopter, il ne va pas chômer ! Ce que j'ai beaucoup aimé, c'est le rythme de l'histoire et surtout sa modernité. Sa langue aussi, très m

Mon île

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Avisez ce bleu lumineux ! Quand on ouvre cet album, c'est d'abord la profondeur des couleurs qui émerveillent.  Un bateau est emporté dans la tourmente. Les naufragés se réfugient sur une île quelque peu mouvante. Ils s'y sentent vite comme chez eux. Le lecteur voit cet œil de tortue qui veille sous l'eau ceux qui s'agitent sur sa carapace à l'air libre.  C'est alors le début d'un autre voyage : celui de la grandeur de l'océan, de ses merveilles, de ses dangers aussi, de son incroyable diversité. Mais les humains retrouvent la terre ferme avec cette promesse à leur protectrice : celle de la protéger à leur tour. Cet album est sublime : peu de texte, mais qui pose l'essentiel. Devant les tableaux des illustrations, il n'en faut pas plus.  Car le lecteur est littéralement immergé dans cet océan, avec ce double regard privilégié : dessus et dessous.  Vraiment une très belle cohérence, un beau message pour sensibiliser à la beauté de la nature, s

La course

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Mais ils vont où tous comme ça ?  Qu'il est gai cet album, je le trouve particulièrement réussi. Toute une ribambelle d'animaux semble se diriger...ou pas.... vers le même endroit.  Certains ont l'âge, les autres devront attendre encore un peu.     Ils ont tous leurs raisons : hirondelles, chats, corbeaux, guépards, hérissons, pandas,...Oui tout ça, tous ensemble, comme si les frontières entre espèces avaient été affranchies.  Une façon de montrer l'universalité de la prise d'autonomie sous la protection encore proche des parents.  Une joie communicative émane de cet album coloré, une légèreté aussi pour dédramatiser ce passage quand on a l'âge !  Je me réjouis de le lire à plusieurs voix pour en restituer toute la gaieté et le dynamisme. Chouette course ! La course Malika Doray  loulou & Cie

D.O.G

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Une couverture sublime signée Tom Haugomat ,  avec un air d'Alice au pays des merveilles, voici un roman à 4 mains terrifiant ! Nathalie Bernard , avec Frédéric Portalet , reviennent avec leur héroïne lieutenant-détective Valérie Lavigne.  Et j'ai adoré ! Plus apaisée, elle retrouve son coéquipier Gautier Saint- James avec un plaisir non dissimulé. Sauf que cette nouvelle enquête va réveiller ses douloureux souvenirs (voir Sept jours pour survivre et Keep hope ) ,  ce qui la rend terriblement fragile. Le moins qu'on puisse dire est qu'une fois encore on joue avec les nerfs du lecteur ! Une histoire vraiment bien ficelée : celle de trois ados disparus avec un point commun, ces trois lettres D.O.G.  et une appétence aux jeux vidéo. Un focus est fait sur une des adolescentes disparue et franchement, j'ai bien tremblé pour elle, je l'ai avertie intérieurement de ne pas y aller dans ce souterrain !  La construction joue donc sur plusieurs plan

L'anguille

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Je le dis d'emblée : j'ai adoré ce roman ! Je n'ai pourtant pas lu sa version en littérature "vieillesse" (mais ça ne va pas tarder) : Murène chez Actes Sud. L'anguille est donc la version pour le public jeunesse chez Thierry Magnier . Halis et Camille. Le premier, 13 ans, lourd dans son corps, complexé et moqué des autres. La seconde, Camille, 12 ans, en situation de handicap, née sans bras et qui arrive dans ce nouveau collège suite à un déménagement. Elle est regardée comme une bête curieuse. Chacun s'observe. Ce qui est intéressant dans ce roman, c'est la métamorphose : celle d'Halis qui finit par s'accepter grâce à Camille et celle de Camille , dans une moindre mesure mais tout de même car ce changement dans sa vie l'oblige une fois encore à s'adapter et elle le fait d'une façon si naturelle ! J'ai beaucoup aimé les voix intérieures de ces personnages, celles qui disent tout bas ses ressentis, ses doutes, se

Alma : le vent se lève

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Je continue avec mes lectures de vacances avec ce deuxième roman et pas n'importe lequel ! Acheté en juin dès sa sortie, j'ai attendu avant de l'ouvrir, désirant choisir le moment propice pour le savourer, et c'est en Bretagne que je l'ai lu et c'était parfait... Déjà, sa couverture illustrée par le très fidèle François Place , laisse entrevoir une myriade d'aventures, avec ces bateaux, ces flibustiers, et cette fille tirant à l'arc avec une détermination farouche, et dont le prénom en lettres rouges tranche avec ce vert à l'ancienne : ALMA : le vent  se lève. Timothée de Fombelle est un peintre des mots : dès les première lignes de ce roman, il emporte son lecteur dans son imaginaire. Une écriture poétique et précise comme toujours. Une maitrise qui atteint là le sommet. J'ai relu plusieurs fois ce premier chapitre tant pour moi il condense l'enfance dans ce qu'elle a de plus beau et il renferme  déjà tous les enjeux de cett

L'incroyable voyage de Coyote Sunrise

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Je sais, c'est la semaine de rentrée mais j'ai envie de faire durer les vacances avec ce roman que j'ai lu début août. Et quel roman !  J'ai vraiment beaucoup, beaucoup aimé malgré sa tristesse qui affleure car ce qui en ressort d'abord, c'est une incroyable énergie ! Nul envie d'en faire un résumé ici mais d'en retirer son essentiel : il y a mille façons de faire son deuil (j'avoue ne pas trop aimer cette expression). Coyote (jeune fille de 12 ans) et son père sont à des années lumière dans ce domaine. Mais une boîte va les réunir grâce à l'obstination de cette jeune fille carrément SOLAIRE. Le titre ne triche pas : c'est bien un incroyable voyage qui emporte le lecteur dans un tourbillon d'émotions allant de la joie aux larmes. Une multitude de personnages émaillent ce voyage, tous cabossés, tous ayant besoin d'une parenthèse et y a pas à dire mais Coyote et son père, dans leur bus aménagé, savent y faire pour