Adieu, Tante Aimée
Adieu, Tante Aimée n'y déroge pas : toujours ce ton pince sans rire et cette faculté à entrer dans la tête d'un enfant qui va vivre son premier enterrement. Oui, il y a une première fois à tout !
"Aujourd’hui, ma tante est morte. Ma grand-tante, plus exactement. Elle
s’appelait Aimée, mais en vrai personne ne l’aimait. À part peut-être
son caniche, Débile. En tout cas, ce n’est pas triste. Déjà, je vais
pouvoir le raconter à l’école. En plus, je vais avoir un chien, même
s’il s’appelle Débile et qu’il n’est pas très malin. Et puis surtout, je
vais assister à mon premier enterrement. Et je ferai tout pour qu’il
soit inoubliable." Résumé de l'éditeur.
Raconté à la première personne, le lecteur est comme mis devant le fait accompli (c'est le cas de le dire) : Tante Aimée est morte et on en apprend de belles à son sujet.
Cet évènement va être pour Jarvis l'occasion d'écrire cette tranche de vie en spectateur et acteur à la fois, avec naïveté et bienveillance mêlées.
Et franchement, c'est drôle ! Il y a tout : la vie de la défunte, les dérobades des adultes, les préparatifs, la cérémonie, l'apéritif ensuite. Et les révélations. Toutes ces coutumes sont passées à la moulinette de ce regard enfantin qui veut absolument vivre ce moment à fond, en y ajoutant ses petites touches personnelles décalées.
Du coup, ça dédramatise drôlement la situation : la mort de Tante Aimée ne parait plus aussi triste. Et mine de rien, cela remet les pendules à l'heure sur la défunte, ses défauts, ses secrets, sa vie quoi.
Un ton unique en son genre, celui d'Agnès Mathieu-Daudé, avec des dessins de Soledad Bravi bourrés d'humour, avec ce détachement incroyable. Vraiment, elles font la paire !
Et à ma connaissance, il n'existe pas grand-chose sur le sujet de l'enterrement.
Et là, c'est franchement à hauteur d'enfant.
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