Ce soir, je le fais/ Ce soir, je le quitte

Il s'agit du premier titre ado de la collection Boomerang édité par Le Rouergue, dont plusieurs titres sont déjà sortis en jeunesse. J'en rappelle le principe : la même histoire tête bêche mais vue par un personnage différent.



Cathy Ytak, ai-je pu lire sur un réseau social, avait proposé comme une boutade à l'éditrice Sylvie Garcia, lorsqu’elle avait co-écrit un boomerang jeunesse avec Thomas Scotto (ICI), d'en écrire un pour le public adolescent. Le voici ! En y aura-t-il d'autres ? A suivre !

En tous cas, j'ai particulièrement aimé l'approche de celui-ci. Cathy Ytak sait si bien percer à jour les premiers émois adolescents !



  • Dans "ce soir, je le fais", Simon espère bien se déclarer à Méline, celle qu'il aime si fort qu'il n'en peut plus d'attendre pour le faire avec elle. Cette fête chez son amie Emma, il pense que c'est le moment où jamais. Il se repasse les films dans sa tête et n'arrive finalement pas à vivre le moment présent. Une chose est sûre cependant : il sait maintenant que Méline a des sentiments pour lui même si cela ne se passe pas vraiment comme il en rêvait.



  • Dans "ce soir, je le quitte", c'est la voix d'Emma, l'hôtesse de la soirée qui parle. Elle a tout fait pour que Simon et Méline puissent se sentir à l'aise. Elle aussi, elle aimerait bien qu'ils concrétisent. Son problème de la soirée, c'est Loïc. Elle couche avec lui depuis 4 mois, mais hormis l'ivresse des corps, elle ne le supporte plus. Ce soir, elle a décidé de lui annoncer qu'elle le quitte. Et là aussi, ce n'est pas aussi simple que dans sa tête.


Quel double point de vue intéressant et quelle maturité dans ces personnages !
Ce que j'ai trouvé particulièrement bien vu, c'est l'ivresse des corps mais surtout la complexité des sentiments amoureux. Ce que perçoivent déjà et expriment si bien ces ados, c'est qu'il ne suffit pas de désirer quelqu'un pour l'aimer d'amour. Ou le ou la désirer tellement fort qu'on finit par confondre les deux et se fourvoyer.

"J'aurais jamais imaginé ça, moi, qu'on puisse désirer quelqu'un sans l'amour qui va avec (....). Désirer un corps comme un continent à découvrir. Pas pour y vivre. Pas pour y construire sa maison (...). Aimer d'un bout à l'autre, du cœur au corps, du corps au cœur" (p. 20 Emma).

Beaucoup de finesse d'analyse et de justesse dans ce tourbillon de désir et d'amour. Un texte qui fera mouche chez les ados, c'est certain. Mais aussi pour les adultes, je trouve : ça remet bien des pendules à l'heure ces paroles.

Pour conclure, je laisse à nouveau parler Emma : 
"Au fond, toutes les premières fois sont difficiles. S'aimer, se quitter...Est-ce qu'on s'habitue à ça, dans la vie ?".

Je vous le disais...
Pour tout le monde.

Ce soir, je le fais/Ce soir, je le quitte
Cathy Ytak
Le Rouergue 
Collection Boomerang

Existe aussi en version numérique

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