Heureusement que le chien, lui, est un type bien

En voilà un drôle de titre ! Un roman tiroir qui débute aux vacances d'été et pour le personnage principal, Massimo, 14 ans, on peut dire que ça ne se présente pas bien du tout. La brute du collège, Vito, lui a fait un sale coup une poignée de semaines avant la fin des cours, et vous savez ce que c'est, ce genre de micro-événement, ça prend des proportions incontrôlables.

En dehors de ce prétexte d'intrigue somme toute assez banale, c'est la construction de ce roman et la galerie de personnages qui l'habite qui fait vraiment le charme de ces pages. Une vraie comédie située dans le même immeuble dans lequel vivent plusieurs familles italiennes, toutes avec leurs bizarreries, une autre qui emménage dans ce joyeux brouhaha de voisinage.

Ce qui est épatant, c'est la façon dont les personnages se répondent et c'est ce fil-là qui fait avancer l'histoire avec le point de vue de chacun. Ce principe d'écriture apporte un réel dynamisme et le mieux est que le lecteur ne s'y perd pas. Au contraire, lui est témoin de tout, comme s'il avait les cartes en jeux aux dépends des personnages qui eux, n'en sont que là où ils en sont. Ce procédé va tellement loin que parfois même les personnages se répondent sans le savoir. Je m'explique : les situations se superposent, se rattrapent, se complètent. J'ai vraiment beaucoup aimé cette façon d'écrire qui renouvelle joyeusement le genre intimiste (journal intime, journal de bord,...).Car on voit les personnages évoluer, s'interroger, établir des stratégies, se confier. Les uns par rapport aux autres. Ce qui donne beaucoup de bienveillance finalement.

Des personnages hauts en couleurs , bourrés d'humour  mais aussi en filigrane des situations douloureuses d'adolescents, des adultes bien dépassés, tout ça savamment dosé, pour une lecture vraiment rafraîchissante, idéale pour l'été !

Et le chien, qui est un type bien, existe-t-il vraiment ? ...
Une tranche d'immeuble qui vaut le détour ! 
Avec les odeurs de pizzas, de gnocchis et de sauce tomate en prime...

Heureusement que le chien, lui, est un type bien
Lorenza Ghinelli
Thierry Magnier
Grands Romans

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