L'espoir sous nos semelles

Quand on habite une île cinglée par le vent et la pluie et que l'avenir semble aussi sombre que la météo qui y sévit.
Quand sa propre famille a vécu un double drame qui l'emporte inexorablement à sa perte.
On se raccroche à ce qu'on peut.

Juno, la grande de la famille, du haut de ses 17 ans, ne se résoud pas à tout abandonner. Aussi quand elle tombe sur cette affichette qui invite à s'inscrire au trek du Pownal, qui a lieu chaque été sur l'île,  l'idée fait son chemin.

Même si parcourir 1000 kms dans une nature hostile, avec des concurrents qui ont tous aussi leur raison de vouloir remporter l'argent de la victoire, elle se demande si ce n'est pas du suicide. Pourtant, elle y va. Et le lecteur la suit dans ce parcours du combattant. Et elle force l'admiration Juno. Elle affronte ses peurs, ses pires angoisses, ses pires représentations, ses souvenirs douloureux qui l'assaillent. Mais elle va aussi rencontrer ce qu'il y a de pire dans la nature humaine mais aussi de meilleur parmi ces trente concurrents tous âgés de 17 à 25 ans.

Le lecteur est aussi subjugué par l'organisation de ce trek, oscillant entre réalité et virtualité, pas de cadeaux, rien ne leur est épargné : les bêtes sauvages, la faim, la soif, le calcul, les intempéries, les chutes, les morts, les éclopés, les stratégies perdantes ou gagnantes, le sort qui s'en mêle aussi forcément.
Subjugué aussi par la force de cette nature qui prend toujours le dessus.

On avale ces pages sans crier gare, on vit la longueur de la course, on voit Juno évoluer, s'endurcir mais surtout on ne peut que saluer sa détermination féroce et son sens de l'abnégation. 

Tous les ingrédients sont là pour en faire un roman à suspense, une aventure hors du commun sur le dépassement de soi et la réconciliation avec soi-même. C'est vraiment ce qu'on ressent à cette lecture : une ouverture à soi et au monde, un parcours initiatique d'une grande force avec des messages positifs.

Il s'agit du premier roman d'Aurore Gomez.



L'espoir sous nos semelles
Aurore Gomez
Magnard jeunesse

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