Le jour où j'ai grandi
Au pied de son arbre, elle écrit trois lettres : une pour son père qui n'est plus là, une pour sa grande sœur qui est partie peu après et dont l'éloignement lui pèse et une pour sa mère pour lui dire sa décision de partir elle aussi mais en la rassurant sur l'amour porté qui lui a donné des ailes.
Délestée de ce poids, elle rentre à la maison sereine et apaisée : elle peut donc sauter dans la nouvelle année et assumer ses choix de grande. Elle peut avancer.
Qui connait Madeline Roth, dont c'est là le premier album, sait sa sensibilité et son regard si doux sur le monde. Il émane de cet album ce sentiment de profondeur et de légèreté mêlés.
C'est un album qui se lit tout doucement pour s'imprégner de ce qu'il évoque et réveille intimement. Chaque mot est à sa place et c'est si joliment dit.
C'est une histoire sur la métamorphose, sur l'urgence de grandir qui parfois vous assaille sans crier gare, comme un pas à marquer d'une pierre blanche.
Louve nous dit tout ça avec pudeur et détermination et c'est si beau ! La dimension épistolaire est comme une bouée salvatrice et j'ai beaucoup aimé cet aspect. Elle ne veut pas blesser les autres Louve, elle veut juste s'élever.
Les illustrations de Lucille Michieli donnent une belle ampleur à ce texte : on se croit comme dans un rêve.
Un album pour les enfants et les adolescents qui sauront y voir leur propre cheminement.
Coup de cœur !
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