La communauté des esprits
Après 3 ans d'attente, voici enfin le Livre deux de la Trilogie de la poussière de Philip Pullman et celles et ceux qui suivent ce blog savent combien j'apprécie cette série fantastique.
Néanmoins,
il m'a fallu quelques centaines de pages pour renouer avec l'intrigue :
cette fois, Lyra est jeune adulte et elle se trouve confrontée à
nouveau aux forces obscures du monde qui veulent la faire disparaitre.
Il semblerait qu'une huile de rose soit l'objet de toutes les
convoitises et que le mystère de la Poussière y soit lié. Le conflit
entre imagination et raison est ici au cœur du roman ainsi que la
religion et le fanatisme religieux.
L'enjeu de ce nouvel opus est aussi le lien rompu avec son Daemon Pantalaimon : la fuyant, il se met en tête de partir à la recherche de son imagination et Lyra, va quant à elle partir jusqu'à un désert hanté d'Asie Centrale où se réfugieraient les daemons perdus. Ce faisant, elle va découvrir d'autres secrets concernant le Malcolm du livre un, devenu éminent professeur et membre d'une société secrète.
Dis
comme ça, ça parait simple mais la construction de ce Livre deux est si
alambiquée que j'ai failli le lâcher (plus de 600 pages) tant les
thèmes apparaissent comme dans un fourre-tout (l'auteur y a mis trop de
choses !) mais j'ai bien fait de m'accrocher car le dernier quart du
livre m'a permis de renouer avec l'esprit de cette série avec son
ambiance d'aventure unique. Mais le personnage de Lyra et de son daemon
m'ont parfois agacée tant leur incommunication m'a semblé fondée sur des
motifs incompréhensibles. D'ailleurs, Pantalaimon disparait totalement
sur le dernier quart et j'ai préféré retrouver une Lyra certes solitaire
mais plus réfléchie.
Philip
Pullman y aborde en filigrane des sujets d'actualité : le pouvoir et
ses dérives, les ambitions politiques démesurées, le terrorisme lié à la
religion, l'oppression des minorités, les valeurs telles que l'entraide
désintéressée, et la cause des femmes. Il y en a là aussi un peu trop
au risque de perdre le fil et de faire catalogue.
Le lecteur est emporté dans un tourbillon d'évènements à la fois politiques mais aussi oniriques, avec un soupçon de superstitions. Cela rend cette lecture dense et palpitante dans de nombreux passages qui contrebalancent mes réserves. Et dire qu'il va falloir encore attendre pour le Livre trois...Car j'aimerais bien avoir le fin mot de l'histoire !
Relire ma chronique de A la croisée des mondes et celle de La belle sauvage, le Livre un.
Ah ben tu me rassures, j'ai moi aussi eu du mal à suivre et failli lâcher ma lecture après plus de 150 pages. C'est tellement dense qu'on a du mal à se remettre dans l'histoire, d'autant que Pullman fait allusion à des évènements qui se déroulent dans sa première trilogie "A la croisée des mondes", lue il y a des années. Pas simple de recoller les morceaux ! La fin sauve l'ensemble, en effet ; on est plus dans l'aventure, Lyra et Malcolm qui voyagent, fuient, se cachent... C'est bien plus fluide. Espérons que le tome 3 n'attende pas la page 350 pour devenir lisible !
RépondreSupprimerJe te rejoins totalement et merci pour ton message !
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