Comme des frères

Le bandeau ne ment pas : c'est vraiment ce qui ressort de ce roman à la fougue virile adolescente.

Pourtant, Raphaël raconte à l'âge adulte. Le poids de cette culpabilité le ronge encore. Il se souvient de cette bande de petits caïds collégiens qu'il suivait parce que, il faut bien le dire, il n'y a pas grand chose à faire pour des jeunes ados dans cette petite ville et ce collège pourri. Juste l'ennui, les bêtises, les coups de gueule, les coups de poings, les défis, l'alcool, la fumette.

Et puis il y a aussi le rabaissement de l'autre : Quentin dit "Queue de rat". La force du groupe contre lui sans savoir vraiment pourquoi. Parce que l'un deux l'a décidé.  Qu'il faut suivre sans réfléchir. Et puis, il y a la sœur de Quentin, bien moins naïve qui va permettre à son frère de changer de stratégie et se faire accepter par la bande. 

Néanmoins, le lecteur est averti dès le départ : un drame s'est produit. A chaque tourne de page, il attend qu'il lui saute à la figure. D'autant que certaines pages, dont le texte est en italique, et qui s'intercalent au récit, vous laisse présager le pire. Je me suis personnellement trompée sur sa nature. Et j'ai été cueillie par une autre violence. Que je n'ai pas vu venir.

La force de Claudine Desmarteau, c'est son écriture d'abord : vive, crue, acérée. Les chapitres très courts accentuent ce sentiment d'urgence.
Et puis sa force, ce sont indéniablement ses personnages si bien campés dans leur ressenti, leurs interactions. Ce qu'on les aime ! C'est d'une modernité à couper le souffle.

"La cruauté du groupe, la sauvagerie de la bande. C'est parti de là. Et aussi d'une angoisse, qui ne me quitte pas. L'angoisse de la fatalité, où l'on bascule bêtement, violemment, dans le drame, dans l'inconscience de la jeunesse" Claudine Desmarteau

Voilà. Tout est dit. 
Il vous reste à lire. 

Comme des frères
Claudine Desmarteau
L'iconoclaste
Roman

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