La vie ne tient qu'à un fil...

Deux romans lus récemment explorent avec justesse et sensibilité le fait de se réveiller un matin avec une ligne de vie bien différente de celle d'avant, que rien ne sera jamais plus pareil, à moins..

Igor et Rhéa. Ces deux-là n'auraient pu jamais se rencontrer. Ils ont pourtant un point commun : un drame a dévasté leur vie. C'est la musique qui va les sauver, ou plutôt l'extrême bienveillance d'un professeur de piano pas comme les autres. Ils vont retrouver grâce à lui l'envie de reprendre leur vie en main et aller de l'avant.
Même si j'ai vu venir l'intrigue à grands pas, j'ai apprécié cette histoire de résilience pleine d'humanité. Marie Colot et Nancy Guilbert insufflent à leurs personnages un indéniable accent de vérité si bien que ces personnages pourraient être vous et moi. La figure du professeur est lumineuse et loin d'être irréaliste.
J'ai aimé cheminer avec ces vies cabossées et encore davantage assister au début de leur renaissance. Tous les aspects y sont bien abordés : le découragement, la renonciation, les relations aux autres, l'introspection, l'espoir aussi. Et surtout l'amour de la musique et Schubert !

Un roman puissant sur la vie et la mort, écrit à quatre mains, comme une partition jouée elle aussi à quatre mains.

Deux secondes en moins
Marie Colot
Nancy Guilbert
Magnard jeunesse




Il disait Boom tout le temps Timothée.
Etienne et lui étaient les meilleurs amis depuis trois ans.
Deux caractères à l'opposé mais pourtant si complémentaires.
C'est un récit à la première personne.
Celui d'Etienne qui pleure son ami perdu lors d'un voyage scolaire à Londres. Mort sur le pont de Westminster, fauché par un fou de Dieu.
Ce récit très pudique et sans fard sur l'absence et la culpabilité de celui qui reste, revient sur cette amitié, sur les fous rires, la complicité et l'incompréhension.
On lit ce récit en apnée tant il sonne juste et fort.
La construction en si peu de pages est remarquablement bien portée : tous les aspects de cette béance y sont abordés, mais en laissant aussi des espaces.
Pas un mot de trop. Le juste équilibre. Comme un fil fragile.
Là aussi, un accent de vérité indéniable de la part de l'auteur Julien Dufresne-Lamy. Cependant, la reconstruction possible n'est pas d'actualité : le chagrin est encore trop fort.



Boom
Julien Dufresne-Lamy
Actes sud junior
D'une seule voix

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