Sans armure

 

"Tu comprends rien !".
Ces mots qui claquent sans prévenir, c'est Yannick qui se les prend en pleine figure, sans rien comprendre justement de la réaction de Brune, son amoureuse.

C'est d'abord sa voix à la radio qui l'a séduite Yannick. Peu à peu, elle se sont apprivoisées jusqu'à s'aimer. Sauf qu'il y a une fragilité insondable chez Brune, assez désarçonnante. Une sensibilité à fleur de peau qui lui fait perdre pied. Il lui faut des efforts incommensurables pour se hisser jusqu'aux autres. Sauf que les autres ne voient jamais rien, ne comprennent rien. Y compris une amoureuse. Et ça lui fait mal de ne pas pourvoir l'atteindre dans cette souffrance-là.

Le lecteur va suivre leur histoire à-rebours, à travers l'écriture toute en finesse de Cathy Ytak. Qui ne dévoile rien d'emblée mais qui laisse les choses infuser, arriver à la surface dans toute leur vérité.

Et justement Yannick va comprendre. C'est comme si elle découvrait Brune telle qu'elle est. Pour en faire sortir un amour plus grand encore. Epauler l'autre. Lui laisser le souffle dont il a besoin. 

En à peine 50 pages, voilà un roman très fort qui aborde la thématique de l'hypersensibilité aux choses et aux êtres. Il n' y a que dans la bande dessinée , excellente, "La différence invisible", chez Delcourt, que j'ai lu semblable thème.

On lit ce roman en apnée, de peur que quelque chose de grave ne survienne, mais il faut faire confiance à la force de l'amour quand il est sincère.

Un roman sélectionné pour le Prix Vendredi.

Sans armure
Cathy Ytak
Talents hauts
Collection Ego

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