Lecture d'été #4 : Comment mettre une baleine dans une valise ?
On pourrait penser à nos valises de vacanciers rencontrant ce souci hautement métaphysique à chaque départ.
Sauf que Guridi, fidèle à son approche, propose ici un album bien plus subtil avec une métaphore qui au fur et à mesure que vous avancez dans la lecture, vous ouvre les yeux sur une réalité qui n'est pas celle de vacances choisies mais celle d'un long voyage sans retour.
Celle de l'exode. Celle des migrants.
La "pirouette" utilisée est d'une force incroyable : c'est immense une baleine et c'est toujours trop petit une valise pour un voyage dont on ne reviendra pas. Il faut tout emporter. Toute sa vie. Ne pas y renoncer. Car c'est tout ce qu'il vous reste.
Comme la baleine, le lecteur retient son souffle quand il comprend l'enjeu.
Mais le plus fort, vraiment plus fort que Guridi arrive ici à faire passer, c'est la multiplicité des interprétations qu'il autorise.
Avec une économie de moyens qui force l'admiration.
Des mots choisis non réducteurs en regard d'une illustration minimaliste mais si explicite.
Le tout donne un album symbolique sur le départ, le voyage, l'espoir, l'incertitude du lendemain. Qui prend réellement aux tripes dans le vide ici signifié dans les pages, dans ce mouvement entre ce petit personnage et sa baleine, avec ce duo qui coopère de façon si déterminée.
Mes autres chroniques de Guridi.
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La maison d'édition Twinkl, spécialisée dans l'éducation, recommande mes idées de lecture au sein de leur article Les incontournables de cette rentrée en littérature jeunesse !
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