Un si petit oiseau

©Méli-Mélo de livres
Il n' y a pas à dire : Après Je suis ton soleil, Marie Pavlenko sait toucher, trouver les mots justes, camper ses personnages dans leurs failles, leurs doutes, leurs espoirs, leur métamorphose !

Et elle n'y va pas par quatre chemins : dès les premières pages, le lecteur est transporté dans l'horreur de cet accident dans lequel Abi perd l'intégralité de son bras.
Désormais, une lente reconstruction va s'ouvrir pour elle mais aussi un chemin de souffrance où elle tente désespérément de lier l'avant et l'après, mais surtout apprivoiser ce maintenant.

Il y a le rêve d'un métier tant désiré qui s'écroule, l'amoureux qui s'éloigne, les amis aussi et les souvenirs si présents et douloureux.

Il y a une jeune sœur adolescente qui souffre d'être devenue transparente dans cette famille bouleversée par ce drame. 

Il y a des parents aimants et présents dont on sent tout le poids de la culpabilité et d'impuissance mêlées. 

Il y a la nature et les oiseaux dont Aurèle, un ami d'enfance recroisé par hasard, arrive à lui faire découvrir différemment. 

Il y a le handicap en permanence présent et qui empêche Abi de renouer avec la vie. Il y a des solutions trouvées à la gestion du quotidien qui permettent aussi à Abi de retrouver de l'autonomie.

Il y a tout ça mais ce roman lumineux sur la vie montre combien, malgré les épreuves, il y a moyen d'y retrouver goût.

J'ai beaucoup aimé suivre Abi, sa famille, son entourage (ah la fameuse tati !), l'humour permanent qui permet de prendre de la distance, la causticité aussi des propos parfois, le regard des autres difficile à soutenir.

On rit et on pleure, on sourit, on s'émerveille, on se révolte, c'est une foule d'émotions qui vous assaillent à cette lecture.

Pour terminer, juste ces mots : 

"Elle ferme les yeux, écoute la nuit, elle sent battre le cœur de la Terre, sous elle, celui des hommes, des arbres, des animaux, ce cœur nocturne qui bat depuis le commencement, qui battra après elle. Elle appartient à ce monde immense. Et son bras, peut-être, alors, est dérisoire."

Un roman magnifique !

Un si petit oiseau
Marie Pavlenko
Flammarion 

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