La maladie à différents âges de la vie

"Les évènements graves, heureux ou malheureux ne changent pas l'âme d'un homme mais ils la précisent, comme un coup de vent en balayant les feuilles mortes révèle la forme d'un arbre."

IRENE NEMIROVSKY : Extrait de Suite Française, paru en 2004, soixante ans après son décès à Auschwitz.

J'ai trouvé que cette citation allait à merveille avec les trois livres d'aujourd'hui. Le hasard de mes lectures a fait qu'ils ont convergé vers une thématique commune : faire face à la maladie quand on est enfant, adolescent et adulte.

Dans la bande dessinée Boule à Zéro (le tome 1 : Petit coeur chômeur), le lecteur fait la connaissance de Zita, une petite jeune fille qui, à cause de sa leucémie, n'a plus que quelques "touffes de poils sur le caillou". Elle préfère donc se raser. D'où ce surnom. On suit sa vie quotidienne dans ce service de cancérologie pour enfants. Les pathologies sont lourdes mais en même temps, le mérite de cette BD est de montrer combien les enfants restent des enfants et ont besoin de rire, de se chamailler, de vivre le quotidien comme les autres, même à l'hôpital. Et il faut dire que pour ça, cette petite héroïne est plutôt douée : elle organise sa fête d'anniversaire pour ses 13 ans, et lance ses invitations à ses amis et personnel soignant, avec un sens de la répartie sans pareil et beaucoup d'espièglerie. Elle a organisé son petit monde intra-hôpital, même si, on l'apprend à la fin de ce tome, Zita a sa blessure...pas celle de la maladie mais une autre...La solidarité entre petits malades est la plus forte : "Tout l'amour qu'on a en nous et qu'on ne donne à personne, où il va ?".
Malgré le sujet difficile, on lit cette BD le sourire aux lèvres car il s'en dégage finalement beaucoup de bonne humeur. Un pari risqué mais réussi.
Le deuxième tome Le gang des crocodiles est sorti en janvier 2013.



Le roman Nos étoiles contraires aborde la maladie de deux adolescents et c'est une belle leçon de vie : Hazel, 16 ans, est atteinte depuis trois ans d'un cancer incurable. Elle a en permanence besoin d'une assistance respiratoire et les hauts et les bas sont nombreux. C'est dans un groupe de soutien qu'elle va rencontrer Augustus, 17 ans, pour l'instant en rémission. Ils vont très vite être attirés l'un par l'autre, même si tomber amoureux n'est pas simple quand on se sait condamnée. Mais ils vont vivre leur rencontre à fond car ils savent que c'est cela qu'il leur reste à faire : ce projet réalisé de voyage en Hollande, malgré les complications, pour rencontrer un auteur,Van Houten, dont le livre est la bible d'Hazel, va les mener dans leur relation aussi loin qu'ils peuvent se le permettre. Ces deux-là partagent tout, se disent tout, vont au fond des choses, sans pudeur mais avec un sens du réalisme et de l'auto-dérision surprenants et vivifiants. Il n'y a rien de larmoyant là-dedans, contrairement à ce que je m'attendais, mais au contraire un bel hymne à la vie qui force l'admiration.



Bon rétablissement : quelle formule à la c.. ! pense Jean-Pierre, hospitalisé pour de longs mois à cause d'un accident dont il n'a plus le souvenir. Cet homme bourru, veuf et sans enfants, à la retraite depuis sept ans, porte sur la condition humaine un œil bien aiguisé et très cynique. Cette immobilisation forcée va être pour lui l'occasion bien forcée de faire un retour sur sa vie, ses choix, ses lâchetés aussi. Durant ce séjour, des rencontres vont bousculer sa solitude et il faut bien le dire, son égoïsme. La verve de Marie-Sabine Roger est à son maximum : le microcosme de l'hôpital, avec ses habitudes et ses contraintes, est décrit avec beaucoup de justesse. Mais j'avoue avoir été sur la fin un peu agacée par le ton, dans lequel le personnage principal se complait. J'aurai aimé un peu plus d'humanité...Dommage.

Boule à zéro 
Ernt & Zidrou
Bamboo 

Nos étoiles contraires 
John Green
Nathan

Bon rétablissement
Marie-Sabine Roger
Le Rouergue

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