Les optimistes meurent en premier

Ce titre, c'est la théorie de Pétula, 16 ans, qui se protège de tout depuis qu'un drame a anéanti sa famille. Préférer que tout se passe au pire, se parer contre les aléas de la vie par tout un tas de superstitions, c'est sa façon de s'en sortir. Elle fait partie d'un groupe d'art-thérapie au lycée qui rassemble des adolescents ayant vécu des drames eux aussi. Leurs rapports sont plus qu'électriques. Jusqu'à ce que Jacob, jeune homme à la main bionique car amputé à la suite d'un accident, arrive et bouscule ce petit monde par sa passion du cinéma. Mais il se pourrait bien qu'il cache un lourd secret lui aussi.

Dis comme ça, on peut se dire : oui, ben, rien de nouveau sous le soleil. Mais c'est sans compter sur le regard de Susin Nielsen qui sait toujours insuffler du positif et de l'humour pour et entre ses personnages.

On lit ce roman parfois le cœur serré mais aussi le sourire aux lèvres tant le lecteur est témoin des transformations de ces ados confrontés trop jeunes à la culpabilité, au regard des autres, à l'entrave des actes passés, au mensonge aussi. Et combien il est difficile de faire la part des choses quand on croit connaitre ceux qui nous entourent.

Je crois bien avoir tout lu des romans de l'auteure et toujours je m'y sens bien à ma place tant elle sait y mettre empathie et regard décalé mais aussi dépeindre de bien beaux modèles d'adultes, imparfaits, empêtrés mais bien là (oh Betty, la psy du groupe !).

Un roman qui nous dit qu'il faut du temps pour se reconstruire et pour vivre avec le passé.
Pour aller de l'avant.
Avec en bonus une galerie de chats aux noms empruntés à la littérature jeunesse.
Et une très belle fin clin d’œil à un précédent roman.


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Les optimistes meurent en premier
Susin Nielsen
Hélium

Existe aussi en version numérique

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