Des poings dans le ventre-A la dure

Un point commun à mes yeux réunit ces deux romans : le manque.

Des poings dans le ventre/Benjamin Desmares.-Le Rouergue, Doado noir


  • Un roman coup de poing à l'image de Blaise qui pour s'exprimer cogne plutôt avec ses poings. Exclu du collège car il a encore frappé à l'aveugle, il traîne son mal-être. Si au début, le lecteur pense prendre un chemin, il n'en est rien. Peu à peu se dessine chez cet adolescent  à fleur de peau une béance : celle de l'absence du père. 
En moins de 80 pages, Benjamin Desmares signe là un roman d'une très grande force : écrit à la deuxième personne du singulier, ce "tu" rend encore plus prégnant cette distanciation de soi, le fait de ne plus vraiment s'appartenir quand la souffrance vous submerge. Un roman qui renverse le statut de victime là où on s'y attend le moins. On ne lâche plus ce tourment d'adolescent en mal d'amour et de reconnaissance.



A la dure/Rachel Corenblit.-Actes sud junior.-D'une seule voix

  • Arthur et Sophie, frère et sœur et pourtant si éloignés l'un de l'autre. Le premier sérieux au point de vouloir devenir médecin (et pour cause !), la seconde fantasque et droguée.Sophie décide de se désintoxiquer seule avec lui profitant de l'absence de quelques jours à la maison des parents. Et lui va la soutenir dans cette épreuve du mieux qu'il peut.Plus que du manque dans ses veines, on perçoit chez la sœur un besoin de se rapprocher enfin de sa famille après lui avoir causé bien du souci. 
Ces pages très fortes, même si elles ne disent pas tout, sont suffisamment lourdes de sens : bienveillance, entraide et haine s'y mêlent tour à tour. Une fin comme une lumière vers un avenir possible.
Une façon bien originale d'aborder les relations fraternelles : Rachel Corenblit maîtrise son sujet de bout en bout, comme toujours.


Existent aussi en version numérique

Commentaires

Enregistrer un commentaire

Votre p'tit avis, c'est ici...merci !