Dans la tête d'Albert
Surtout pour son chien.
C'est lui qui parle.
C'est lui le témoin de l'inertie de son maître. Mais en est-ce vraiment une ou juste une façon de fonctionner ?
"Depuis le temps que l'on vit ensemble, je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui se passe dans le silence de la tête d'Albert."
Les apparences sont souvent trompeuses car il s'en passe des choses dans cette tête : ça fourmille, ça mouline, ça enclenche, ça pense, ça s'émotionne, tout sauf le calme plat !
Le cerveau entre ces deux oreilles fonctionne à plein régime même si le corps dit tout le contraire.
J'avoue avoir eu du mal, à la première lecture de ce bel album, à entrer dans l'univers proposé. Puis, de relecture en relecture, je me le suis approprié. Le regard et les paroles du chien ne sont finalement qu'un prétexte extérieur pour démontrer le décalage qu'il existe entre le visible et l'invisible.
Le cerveau a une activité propre et foisonnante, en perpétuel mouvement : c'est très bien rendu dans la mise en scène des pages. Une histoire d'Annie Agopian, déroulée par le chien, témoin impuissant mais néanmoins perspicace à sa façon, et l'intérieur de cette tête d'où on voit émerger une matière pleine de connexions, exprimées par ces spirales de mots traduisant ou essayant de traduire ce qui s'y déroule. Carole Chaix excelle dans cet art de l'imbriqué, dont il se dégage une poésie certaine.
Une belle façon de montrer aux enfants l'intensité de ce qui se passe sous leurs cheveux : j'aime tout particulièrement la dernière double page où la plupart des têtes des humais sont dessinées avec ce qu'on peut y deviner à l'intérieur de leur boîte crânienne.
Une belle façon aussi d'inviter à la rêverie, au vagabondage des pensées, à l'affluence des sensations pour mieux se connecter à l'intérieur de soi, en dehors des autres...et grandir.
Le parallèle homme/animal est aussi assez bien vu dans les rôles qui semblent renversés : qui est le plus animal ou le plus humain des deux finalement ? Un animal qui pense mais qui est soumis à son instinct ou un être humain apparemment amorphe mais à l'intensité cérébrale en activité perpétuelle ?
Un album de prime abord complexe mais qui vaut la peine qu'on s'y attarde pour démêler ce qu'il nous dit et donne à voir.
Un ovni littéraire assurément.
Pour des grands enfants je pense.
61 éme album pour le Challenge je lis aussi des albums 2015
Dans la tête d'Albert
Annie Agopian et Carole Chaix
Editions Thierry Magnier
"Depuis le temps que l'on vit ensemble, je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui se passe dans le silence de la tête d'Albert."
Les apparences sont souvent trompeuses car il s'en passe des choses dans cette tête : ça fourmille, ça mouline, ça enclenche, ça pense, ça s'émotionne, tout sauf le calme plat !
Le cerveau entre ces deux oreilles fonctionne à plein régime même si le corps dit tout le contraire.
J'avoue avoir eu du mal, à la première lecture de ce bel album, à entrer dans l'univers proposé. Puis, de relecture en relecture, je me le suis approprié. Le regard et les paroles du chien ne sont finalement qu'un prétexte extérieur pour démontrer le décalage qu'il existe entre le visible et l'invisible.
Le cerveau a une activité propre et foisonnante, en perpétuel mouvement : c'est très bien rendu dans la mise en scène des pages. Une histoire d'Annie Agopian, déroulée par le chien, témoin impuissant mais néanmoins perspicace à sa façon, et l'intérieur de cette tête d'où on voit émerger une matière pleine de connexions, exprimées par ces spirales de mots traduisant ou essayant de traduire ce qui s'y déroule. Carole Chaix excelle dans cet art de l'imbriqué, dont il se dégage une poésie certaine.
Une belle façon de montrer aux enfants l'intensité de ce qui se passe sous leurs cheveux : j'aime tout particulièrement la dernière double page où la plupart des têtes des humais sont dessinées avec ce qu'on peut y deviner à l'intérieur de leur boîte crânienne.
Une belle façon aussi d'inviter à la rêverie, au vagabondage des pensées, à l'affluence des sensations pour mieux se connecter à l'intérieur de soi, en dehors des autres...et grandir.
Le parallèle homme/animal est aussi assez bien vu dans les rôles qui semblent renversés : qui est le plus animal ou le plus humain des deux finalement ? Un animal qui pense mais qui est soumis à son instinct ou un être humain apparemment amorphe mais à l'intensité cérébrale en activité perpétuelle ?
Un album de prime abord complexe mais qui vaut la peine qu'on s'y attarde pour démêler ce qu'il nous dit et donne à voir.
Un ovni littéraire assurément.
Pour des grands enfants je pense.
61 éme album pour le Challenge je lis aussi des albums 2015
Dans la tête d'Albert
Annie Agopian et Carole Chaix
Editions Thierry Magnier
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