Celle qui sentait venir l'orage

©Méli-Mélo de livres
Un nouveau Yves Grevet, oui, ça se lit et plutôt bien même !

Nous partons au Nord-est de l'Italie, en 1897, à la rencontre d'une héroïne âgée de 15 ans, Frida, dont les parents viennent d'être pendus deux jours plus tôt, accusés de crimes qu'ils auraient commis dans les marécages entourant leur maison. Frida doit fuir pour sauver sa peau puisque le peuple réclame aussi la tête de la fille des démons. Elle se retrouve à Bologne, chez le Dr Grüber, un médecin célèbre mais assez mystérieux sur ses activités. Frida est loin de se douter de la machination dont sa famille fait l'objet, notamment de cette théorie que défend le docteur et ses confrères selon laquelle on reconnaitrait un criminel à son visage.

Yves Grevet, fidèle à ses thèmes de prédilection, aborde ici la thématique de l'eugénisme en Italie, à la fin du XIXème siécle, celles là même qui ont nourri les thèses du XXème siècle en Europe. Il réussit à brosser un personnage féminin d'une grande intelligence et d'une grande sensibilité. Sur fond historique, l'intrigue se déploie vers une enquête que mène Frida, avec des alliés qu'elle a su rallier à sa cause, menée tambour battant, dans le but de réhabiliter ses parents.

Un roman qui se lit facilement, même si le début est long à s'installer. Sans doute l'auteur a-t-il voulu bien poser le cadre et asseoir la psychologie de ses personnages. Mais dès que l'enquête démarre, même si on n'est pas surpris par le dénouement, on se laisse emporter par l'enchaînement des évènements et on ne peut s'empêcher de saluer la détermination de l'héroïne qui combat l'obscurantisme de son époque et décide coûte que coûte de ne pas accepter la fatalité. Un grand esprit de conquête de liberté et de vérité, c'est ce que je retiens de ce roman fort bien construit et très bien documenté.

Un exemple à suivre assurément pour la jeune génération.

Retrouvez l'avis de ma copinaute Alice

Celle qui sentait venir l'orage
Yves Grevet
Syros

Existe en version numérique

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