#Bleue
Un hashtag qui donne un indice...
Roman d'anticipation ou de presque réalité ?
On entre dans une société où la souffrance et la douleur sont éradiquées.
On entre dans une société hyper-connectée, où l'absence sur les réseaux sociaux est suspecte et signe de mauvaise santé physique ou morale.
Les émotions n'y ont plus leur place.
Chacun s'épie, chacun surveille l'autre, tout est aseptisé y compris les médias qui ne donnent à voir et à entendre que le "meilleur" de l'humain.
"Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. "
Les êtres humains affichent à leur poignet des points bleus, signe de leur passage à la CEDE (Cellule d'Eradication de la Douleur Emotionnelle), un organisme de santé qui efface les traumatismes mais pas les souvenirs qui s'y rattachent, semble-t-il. Les individus sont oblitérés. Ils peuvent y avoir recours dès qu'ils le souhaitent pour les adultes, c'est un passage obligé pour les mineurs.
Jusqu'où peut-on aller pour détruire toute émotion douloureuse ?
Est-ce qu'une ligne irrémédiable ne semble pas être franchie ?
On y fait la connaissance de deux adolescents Silas, le garçon et Astrid, la jeune fille.
Ils vont tomber fous amoureux.
Les chapitres alternent sur leur vision de cette vie servie sur un plateau, vie lisse, sans relief, à la recherche du bien-être absolu.
Ils ne sont pas toujours d'accord, chacun à sa façon, sur ce système. Ils s'interrogent.
Silas sur les croyances et la religion. Astrid, elle, sur tout. C'est son côté fougueux. Ils frôlent avec le danger, souvent. Comme pour tester leurs limites et ceux du système. Comme tout adolescent finalement. Le premier plus frileux. L'autre dans l'interrogation permanente. Un qui souffre moins ou plus du tout, l'autre qui souffre beaucoup de voir son entourage touché à différents degrés et qui le refuse.
Un accident dont est victime Astrid et tout bascule...
Silas sur les croyances et la religion. Astrid, elle, sur tout. C'est son côté fougueux. Ils frôlent avec le danger, souvent. Comme pour tester leurs limites et ceux du système. Comme tout adolescent finalement. Le premier plus frileux. L'autre dans l'interrogation permanente. Un qui souffre moins ou plus du tout, l'autre qui souffre beaucoup de voir son entourage touché à différents degrés et qui le refuse.
Un accident dont est victime Astrid et tout bascule...
Ils vont faire les frais de ce système.
A leur dépends ?
Leur entourage aussi.
Car une résistance prend forme contre cet ordre établi...
Voici un roman très bien construit et aux thématiques très riches : la manipulation, la mort, le deuil, la puissance des réseaux sociaux, la désobéissance et l'obéissance à l'ordre établi, la mémoire, la transmission, l'éducation, le mensonge, la solidarité, la résistance, le totalitarisme, la souffrance, l'amour, l'altruisme, l'héritage laissé aux générations qui suivent....et une foule d'autres.
On pourrait lui reprocher cette construction somme toute assez classique mais pas du tout : cette alternance donne une profondeur certaine aux thèmes abordés et rend cette société encore plus cruelle.
Un roman très philosophique qui nous parle de ce qui fait l'essence même de l'être humain -Comment aimer si on n'a plus d'affect, si on n'a plus la conscience de souffrir ?-et qui, à l'aune d'événements récents, apporte à la fois une hauteur et un abîme dans la réflexion.
C'est aussi une très belle histoire d'amour, forte, exclusive, envers et contre tous.
Le bien contre le mal ?
Pas si manichéen que cela pourtant, tant les frontières sont floues désormais entre information et désinformation, vérité et mensonge, masse et individu.
Je vous le disais : anticipation ou presque-réalité ?
Ça fait frémir souvent, ça fait réfléchir en tous cas.
A mettre entre toutes les mains et en discuter.
Absolument essentiel.
Challenge Petit bac 2015, ligne couleur
#Bleue
Florence Hinckel
Syros
Existe en version numérique
Existe en version numérique
Super livre ! lu, aimé, chroniqué aussi ! :)
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