Metal Mélodie

Il y a des livres comme ça, qui arrivent dans vos mains par de drôles de détours...
Il y a des livres comme ça, on se demande pourquoi donc ne pas les avoir lus plus tôt...
Il y a des livres comme ça, on se dit que leur lecture vous aurait manqué...

METAL MELODIE fait partie de ceux-là...

C'est grâce à cette chronique que j'ai eu envie de le lire...
Et, au même moment,  je l'ai vu qui m'attendait sur une étagère à la médiathèque...
Et sa lecture hier fût un vrai choc littéraire, comme on en connait parfois, de ces livres dont on a le sentiment que les mots vous sont spécialement destinés...

C'est l'histoire de Luce, jeune fille au look gothique de 16 ans, qui vit seule avec sa mère journaliste, Inès. Son père est mort accidentellement quand elle avait cinq ans. 
C'est l'histoire d'une relation très houleuse entre une mère et sa fille, qui n'arrivent plus à se parler, ou qui s'envoient à la figure ces mots, de ceux qu'on se dit qu'on devrait les regretter après, mais il y a tellement de rancœur accumulée qu'on arrive même plus à en culpabiliser.
C'est l'histoire d'une disparition calculée : celle d'une mère qui un beau matin laisse un mot à sa fille pour lui annoncer son départ pendant quatre mois. Avec si peu d'explications apparentes et tellement de mensonges.
C'est l'histoire d'une fille, sur le coup heureuse de sa liberté revendiquée, mais qui peu à peu va découvrir la face cachée de sa propre mère. Son passé si bien caché. Et qui par la force des événements va devoir s'émanciper et grandir vraiment, seule.
C'est l'histoire d'un premier amour, sublimé par le partage de la musique. Et quelles pages !

Mais c'est surtout l'histoire de la vie : de ses combats, de ses peurs, de l'amour qu'on voue aux êtres sans toujours se l'avouer, de son éternel recommencement, du salut du silence et non du repli sur soi, des souvenirs et de leurs forces, des hasards qui finalement n'en sont pas.

C'est l'histoire d'une magnifique relation mère-fille, qui a mis du temps à éclore, comme elles le sont souvent. Une mère au croisement de sa vie et une jeune fille à l'aube de la sienne.

J'ai pourtant deviné la fin avant la fin : mais, peu importe, j'ai eu besoin de me laisser porter par les mots de Maryvonne Rippert et de laisser glisser quelques larmes sur mes joues.

Il y a aussi dans ce roman la musique, celle du flamenco et de Mozart (Concerto pour clarinette, Allégro), la splendeur de l'Andalousie, les sonorités de la langue espagnole, l'aura de l'Ahlambra.
Comme un écho à ce voyage que nous avons fait il y a deux ans.

Une construction en double flash-back comme pour mieux accompagner la transformation de Luce en Luz ("lumière" en espagnol).

Un roman lumineux sur un message d'amour d'une mère à sa fille et d'une fille à sa mère.

Merci Carole.
Merci Maryvonne Rippert.

D'autres chroniques :

Metal mélodie a été élu roman de l'année 2012 par les Incorruptibles ( troisième et seconde).

Metal Mélodie
Maryvonne Rippert
Milan jeunesse
Macadam

BONUS


Concerto pour clarinette-Allégro de Mozart

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