Méli-Noël #10 : Romans ados et romans jeunesse

Un Noël sans romans, ce n'est pas concevable !
Après les albums, voici des romans jeunesse et adolescents lus récemment, tous mettant en scène des personnages masculins.


Partir en vacances sans être prévenu avec le meilleur ami de son père nommé Richard, c'est ce qui arrive au narrateur lycéen de cette histoire, pile poil le jour où il se fait larguer par sa copine.
Et quand il apprend le motif de ce road-trip, son sang ne fait qu'un tour mais très vite, il se résigne. Avec Richard, inutile de se battre de toutes façons. 
Finalement, dans ce coin perdu des Alpes qui se trouve être le village d'enfance de son père, tout s'apaise, tout se recolle.
Des scènes d'anthologie à l'humour déjanté ! 
J'ai particulièrement aimé le ton de ce roman drôle et juste et de rencontrer des hommes qui acceptent leurs faiblesses, ce qui, avouons-le, est assez rare !

Mes vacances à Pétaouchnok.-Olivier Pouteau, Le Rouergue, Doado.

43/18 Challenge 1% Rentrée littéraire

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Depuis tout petit, Grayson se sent princesse. En grandissant, et surtout depuis le décès des ses parents, il refoule ce sentiment puissant. Jusqu'au jour où il postule pour la traditionnelle pièce de théâtre de l'école. Il décroche le premier rôle féminin : celui de la déesse grecque Perséphone. En assumant ce rôle, il déclenche une véritable tempête autour de lui mais il saura aussi s'entourer de personnes bienveillantes pour le soutenir et lui permettre de s'affirmer.
J'ai aimé dans ce roman passer par le théâtre, et notamment par la notion de rôle hautement symbolique, pour aborder le sujet de l'orientation sexuelle. Ce procédé permet de prendre de la distance et de ne pas tomber dans le risque de la violence. Elle est latente dans ce roman mais jamais perverse. On s'attache à Grayson, qui parle à la première personne, et qui exprime son cheminement et son affirmation de soi.
C'est à la fois très juste et très émouvant.

Le secret de Grayson.-Ami Polonsky, Albin Michel, Litt'.
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La couverture donne un indice non ? 
Nous sommes à New-York en 1943, et le jeune Linus, livreur de fruits et de légumes, apporte chaque jour une caisse d'oranges à un monsieur un peu étrange qui vit dans un appartement aux murs totalement blancs, dont il n'arrive pas à se souvenir du nom et qu'il nomme du coup "Mister orange". Ce Monsieur n'est autre que le peintre Mondrian. Linus va alors découvrir un monde qu'il ne soupçonnait pas : celui du contraste des couleurs, de leur langage, de la force de la création et du lien invisible qui unit son créateur et son art. Sur fond de deuxième guerre mondiale, ce roman est surprenant par son approche. On est sensible à l'émerveillement du jeune héros, à son questionnement sur le monde qui l'entoure, à ses révoltes, ses joies et ses peines.

Mister Orange.-Truus Matti, La joie de lire. 






Le petit garçon de cette histoire s'appelle Edgar. Chaque jour après l'école, il aime s'asseoir seul sur un banc et scruter l'océan. Un jour, un fou de Bassan vient se poser près de lui. Il s'appelle Krol. Entre ces deux-là s'engagent alors des conversations à la limite de l'absurde mais très pertinentes sur le fond. Très vite, on apprend que Krol a un service un peu spécial à demander à Edgar...et lui aussi finalement. Entre troc de services, ces deux-là vont se révéler l'un à l'autre...et aux autres aussi.
J'ai adoré ces pages, que j'ai relu plusieurs fois avec le même plaisir. Et à haute voix, c'est encore mieux. 
Une première lecture pour petits et grands lecteurs qui nous dit que l'improbable peut surgir à tout moment et qu'il suffit de l'accueillir pour grandir.

Krol le fou.-Sigrid Baffert, ill. par Aurore Callias, Ecole des loisirs, Mouche.







Le père de Théo a disparu depuis quinze jours. Menuisier au chômage, il ne supporte plus de rester inactif. Un voisin dit l'avoir aperçu dans les rues de Grenoble avec des SDF. Le garçon se met en tête de le retrouver. Durant trois jours, il va découvrir un monde insoupçonné : celui de la rue, avec ses conditions de vie plus que difficiles, ses codes, sa misère, sa violence. Mais aussi la maraude constituée de bénévoles, qui chaque soir apporte soupe chaude et un peu de réconfort.
On suit Théo dans sa recherche et les vies de chaque personne se déroulent : histoire personnelle, vie anéantie, espoirs et désespoir.
Un roman chorale d'une grande force intérieure, d'une très grande humanité, qui rappelle combien la vie peut basculer sans crier gare pour tout un chacun. 

La maraude.-Ahmed Kalouaz, Le Rouergue, Doado.

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