Fin du monde ?

Je me faisais dernièrement la réflexion que sur une période, je n'ai lu que des romans tout juste sortis sur la thématique du road trip.
Souvenez-vous, c'était LA.

Et en ce moment, je croise sur ma route de lecture des romans traitant de l'apocalypse ou de la fin d'un certain monde.

Avec un bonheur inégal, je l'avoue.

Je commence par mon préféré, et de loin, de la liste : Nous, les enfants sauvages d'Alice de Poncheville à l'Ecole des loisirs.


Ce roman a illuminé ma fin d'année par la justesse de son écriture, le réel transcendé par l'imaginaire de l'héroïne principale, et par son beau message de solidarité et de respect mutuel.

Imaginez un monde sans animaux, tous exterminés à cause des maladies qu'ils véhiculent sous l'effet de leur élevage intensif, et qui ont décimé l'espèce humaine. Partout des orphelinats pour prendre en charge les enfants et les conditionner soi-disant à une vie parfaite. Ne restent que les rats, et les insectes qui eux servent de nourriture. Les rares oiseaux encore vivants sont pourchassés par une élite spéciale. Tout est conditionné. Aussi quand Linka découvre cet animal étrange, elle sait qu'elle enfreint la règle. Mais Linka est comme ça. Elle va appeler cet animal Vive tant elle lui apporte la part de rêve dont elle a besoin. Sa petite sœur Oska et son ami Milo vont la suivre dans son attachement. Chacun vont vivre un cheminement différent pour mieux se retrouver. Trois fils à suivre : la détermination pour Linka, la gaieté pour Oska et la raison pour Milo.

Mais dans ce monde, on résiste aussi : les enfants sauvages, ceux qui se sont échappés, ont réussi à organiser une vie sous terre impressionnante de volonté et d'intelligence, afin de sauver les animaux, sous la houlette du Docteur Fury, un étrange personnage...

Je ne veux pas tout dire de ce roman :  il foisonne de trouvailles aussi surprenantes les unes que les autres en côtoyant en même temps des éléments déjà rebattus, mais qui sous cette plume, prennent un autre détour tant l'auteure a su se détacher des clichés du genre.

Cette histoire envoûte immédiatement par ses personnages si attachants, par leur ingéniosité, leur foi en un monde meilleur. C'est plein de poésie et d'espoir sur la nature humaine. La fin m'a transportée.

Un magnifique roman ! Coup de cœur !


Puis vient la série phénomène de la rentrée : U4 chez Nathan/Syros
Quatre auteurs
Quatre histoires




Autant l'avouer : je n'en ai lu qu'un : Yannis de Florence Hinckel. Et je me suis arrêtée là. Je ne remets nullement en cause cette idée d'écrire à quatre mains une même histoire vue par quatre personnages différents qui chacun apporte du coup leur vision des événements. Mais je n'ai pas été embarquée. Là aussi une fin du monde où seuls les adolescents survivent. C'est le chaos. Tout part d'un jeu vidéo qui serait la clé du mystère. Mais est-ce si sûr ? Sorte de parcours initiatique qui révèle à chacun ses forces et ses faiblesses. Un peu trop "marketing" pour moi en fait. Mais les adolescents devraient être embarqués par ce mélange entre le réel et le virtuel ainsi que le challenge que chacun se fixe, c'est sûr !


Enfin, un roman tout juste sorti en ce début d"année : Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous de Nathalie Stragier chez Syros


J'en attendais beaucoup. Mais je ne peux vraiment pas dire qu'il s'agira d'une lecture marquante.

Une lycéenne, Andréa, fait la connaissance de Pénélope...qui arrive tout droit du futur...alors débarquer en 2019, c'est même carrément le Moyen-Age pour elle ! De quiproquos en situations comiques, d'anachronismes divers et variés, les deux jeunes filles vont vivre quelque temps ensemble de façon assez chaotique même si l'amitié réussit à se frayer un chemin.

Une bonne idée de départ mais...
On sent que l'auteure a voulu faire passer des messages (sur le féminisme notamment et plus largement sur les différences hommes-femmes) mais ce n'est pas convaincant. Mais je peux comprendre que des ados se prennent au jeu de ce roman somme toute divertissant et comique.

Une suite est annoncée pour les retrouvailles des deux jeunes filles. Mais je crois que je laisserais passer.

En attendant, espérons que 2016 ne sera pas la fin du monde...
La fin d'un monde ?

Commentaires