Mon grand soir

Quand Lola rentre du collège ce soir-là, c'est la grande nouvelle ! Son petit frère de 7 ans, malade du cœur, va enfin pouvoir être greffé ! 
L'ambulance se fraie un passage dans la neige qui s'est invitée aussi, et Lola apprend qu'elle va rester seule à la maison pendant que ses parents restent au chevet de Mano à l'hôpital. Libre de manger ce qu'elle veut, libre de jouer de la batterie comme elle veut, libre de tout ?
Elle qui s'imaginait vivre un grand soir de liberté, elle en sera pour ses frais. L'attente va s'avérer longue et angoissante, avec un rebondissement qui pourrait anéantir la chance de survie de ce frère, qui pourtant chétif à cause de la maladie, prend toute la place.

Le décompte des heures commence et le lecteur assiste à la transformation de Lola : de légère et sûre d'elle-même, elle s'interroge sur la vie et la mort, sur les réactions de chacun, sur la famille et sa propre place, que cet espoir de greffe vient tout balayer. Elle perçoit se trouver là à un carrefour de son existence, même à 11 ans. Partagée entre liberté et angoisse, elle se pose peu à peu, réfléchit, soupèse, décide. Et accueille le moment présent dans toute sa dimension.

Même si certains passages manquant un peu de crédibilité, j'ai trouvé que cette histoire prenait peu à peu de l'épaisseur et posait de bonnes questions. Celle du bouleversement qu'induit la maladie au sein d'une cellule familiale, non seulement pour les parents tout entiers tournés vers le malade, mais les dommages collatéraux pour la fratrie, partagée entre jalousie et égoïsme.

Un premier roman qui se lit d'une traite.

Mon grand soir
Audrey Demaury
Thierry Magnier

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