Temps de chien pour les requins

Oliver, dix ans, rêve d'avoir un chien et il sait lequel...Celui de la vitrine de l'animalerie de son quartier. Il craque devant ce museau humide et ces manières patapouf de chiot. Mais ses parents, grands banquiers devant l'Eternel, n'ont vraiment pas le temps de se pencher sur ce désir de leur enfant. Trop occupés à compter, à amasser, à faire joujou avec les sous des autres. Tellement qu'ils ne voient pas la débâcle financière arriver.

Si je vous dis que dans ce roman, il y a aussi seize dromadaires, une ancienne gouvernante assez givrée (mais finalement pas tant que ça), sa fille plus qu'agressive (mais elle a ses raisons), un chien bien sûr (mais ça, je l'ai déjà dit...), des arnaqueurs glauques, l'immensité du désert, la cour de récréation et ses codes, les mathématiques appliqués à la finance , des adultes compliqués, des requins aux dents longues, vous me croyez ?

C'est une histoire très loufoque, oui. Mais qui aborde aussi avec finesse le rapport à l'argent, les relations familiales, la perception d'un enfant du métier de ses parents, les conséquences de ses actes, avec une bonne dose de candeur absolument irrésistible. Si je devais donner un seul mot, ce serait l'altruisme avec un grand A.

On ne s'ennuie pas une seconde, on se laisse emporter par le tourbillon de cette aventure qui dépasse complètement le jeune héros pour son plus grand bien et celui des autres.
Et en plus, les romans des éditions des Grandes personnes, j'aime leur forme avec ces coins arrondis, leur format, la police de caractère choisie. Tout cet ensemble permet des heures de lectures délicieuses...et ce n'est pas ce roman qui va le démentir.

Esprits rationnels s'abstenir !

Temps de chien pour les requins
Morris Gleitzman
Traduit par Valérie Le Plouhinec
Editions Les Grandes Personnes

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