Les demeurées

J'ai assisté hier à une lecture "à voix nue", dans le cadre des Lecturiales, du texte de Jeanne Benameur "Les Demeurées".
Et quels frissons !

Rendez-vous était donné dans un petit village au bord de l'eau. Déjà, on cherche la Mairie, l'Eglise et on trouve le lieu juste derrière. On arrive devant une grange au bout d'un petit chemin, on y rentre deux par deux, on s'installe et on regarde autour de soi. Rien que ça, on perçoit qu'on va vivre un moment d'exception. Un décor très simple : sol de terre battue, une porte, une fenêtre ouverte, la nature dedans comme un tableau, une cheminée avec un vieux  miroir ovale dessus, un broc, une pelle posés là, l'antique machine à coudre Singer, et un grand tabouret. Une lumière toute simple, au bout d'un fil. Puis, à l'heure dite, la lectrice (Dominique Garras de la Compagnie Gardel) arrive avec son livre. Silence. Puis, les mots arrivent et un univers se monte petit à petit devant vous et c'est magique. L'écriture de Jeanne Benameur est splendide, ciselée, du vrai travail d'orfèvre. Une histoire triste pourtant mais comme la vie peut l'être parfois. 

Les portes du savoir sont-elles toujours impénétrables ? J'ai été bouleversée par ce texte, une émotion intense. J'ai déjà lu il y a quelques temps déjà des textes de cette auteure, je vais de ce pas emprunter pour mes vacances quelques autres, envie de me les approprier à mon tour.
On a continué la soirée autour d'un bon verre de Sauternes et d'un repas champêtre malgré le temps un peu frisquet, accompagné par un chansonnier du XXIème siècle (guitare et accordéon), avec de belles chansons à texte, pour certaines en résonance parfaite avec l'émotion précédente (voir ). 
C'était chouette ! 

Le sentiment d'avoir vécu un moment particulier de partage.

On continue dimanche avec "Les monologues du jardin" : "Ballade-lecture en jardin. Déambulation fantaisiste, littéraire et potagère où la complainte de la tomate côtoie le monologue confessionnel d'un cactus mélancolique". 
Je me régale d'avance !


Commentaires