Une tribu dans la nuit

Voici pour le moins un roman bien étrange : il ne s'y passe rien ou presque (sauf la fin qui d'un coup se décante).
Un roman bien inclassable...

C'est l'histoire de Skip, jeune garçon malmené par la vie. Abandonné d'abord par sa mère, puis par son père, il erre de famille d'accueil en famille d'accueil. Il finit par s'enfuir et commence à organiser sa vie en ville. Attiré par son don pour le dessin (mais peut-être pas seulement...), Billy, un sans-abri, le prend sous son aile. Puis, sans crier gare, la ville est bombardée. Ils vont recueillir un petit garçon de 6 ans, Max, qui attend sa maman dans les décombres  de la bibliothèque, où ils ont trouvé refuge. Alors, ils vont encore fuir pour atterrir dans un parc d'attractions abandonné, Dreamland. Là, leur survie s'organise faite de débrouillardise (c'est le moins qu'on puisse dire...). Ils vont tous s'apprivoiser et créer des liens forts. Jusqu'à ce qu'arrive Tia, jeune fille de quinze ans, ballerine, avec un nourrisson dans les bras...

Je n'ai pas réellement accroché à l'intrigue mais curieusement, je suis allée (péniblement) au bout pour connaitre la fin qui, de mon point de vue, rattrape bien le reste. Il y a dans ce livre quelque chose de surréaliste, une espèce de désespérance à fleur de peau, une angoisse palpable. Pourtant, les personnages demeurent très attachants : leurs réflexions sont parfois comme des fulgurances, de celles dont on regrette de ne pas avoir pris un carnet pour les noter...là, sur le vif. 
C'est un roman sur l'Humain, dans ce qu'il a de pire et de meilleur. Et sur l'Espoir, malgré tout.


Biographie de l'auteur :
Glenda Millard a écrit des livres d'images, des nouvelles et des romans pour enfants et jeunes adultes. Elle a commencé à penser au personnage principal de ce livre après avoir remarqué le titre "Tribus urbaines" dans un journal : elle se demandait à quoi ressemblait la vie pour un jeune garçon sans abri, en compagnie d'individus jetés ensemble par des circonstances échappant à leur contrôle. Glenda Millard est fascinée par la manière dont le hasard intervient dans nos vies. 
"Alors que j'avais quitté l'école depuis presque quarante ans, dit-elle, j'ai découvert qu'un de mes professeurs de lycée avait restauré un manège. Comme j'avais toujours adoré les manèges, cela m'a intriguée et j'ai passé une magnifique journée avec mon ancien professeur, à tout apprendre sur le travail minutieux qu'il faut fournir pour les restaurer. Par la suite, je me suis rendue à Geelong et j'ai fait un tour sur ce manège. Plus tard, par une journée grise et humide de juin, je suis allée à St Kilda et je suis montée sur le manège du Luna Park. J'ai écrit un texte sur un cheval de manège, qui sera bientôt publié sous forme d'album illustré. Et lorsque j'ai entrepris d'écrire Une tribu dans la nuit, le souvenir de mon tour de manège par cette journée brumeuse de juin m'est revenu et m'a semblé former un cadre parfait pour mon roman. En situant une grande partie de l'histoire dans une fête foraine, j'espérais juxtaposer le lieu et les événements qui s'y déroulaient. Si la toile de fond de ce récit est la guerre, mon intention était de capter la nature indomptable de l'espoir, même dans les situations les plus désespérées"
Glenda Millard vit dans la région des Goldfields, dans l'Etat de Victoria. Plusieurs de ses romans et albums ont reçu de prestigieux prix littéraires en Australie.

A partir de 11-12 ans (bons lecteurs)

Une tribu dans la nuit
Glenda Millard
Traduit de l'anglais par Valérie Le Plouhinec
Hélium

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